Lucie, l’IA soutenue par l’État français, suscite la risée générale

Écrit par Jean-Baptiste Leon

L’accès à Lucie, une intelligence artificielle (IA) lancée avec le soutien de l’État, le 23 janvier dernier, a été désactivé le 25 en raison de « lacunes » qui ont suscité l’hilarité des internautes.

Combien pèse un trou dans le gruyère ? De 10 à vingt grammes. Qu’est-ce qu’un œuf de vache ? Un mets à la valeur gustative élevée. Combien de « R » dans le mot anglais « strawberry » ? Un seul !

Lucie a suscité tant de réponses farfelues que l’État a préféré la mettre en rideau 48 heures après l’avoir portée sur les fonts baptismaux.

Si le coût de développement de ce chatbot n’est pas divulgué, il rappelle celui de Qwant, un moteur de recherche français aux performances insuffisantes lancé en 2013, et qui, selon La Lettre, aurait engendré 42 millions d'euros de déficit !

Qwant voulait concurrencer Google, Lucie voulait damer le pion à des chatbots (programme informatique permettant d’interagir avec un terminal via des questions/réponses) comme ChatGPT, Gemini, Grok ou encore DeepSeek, la nouvelle application chinoise, jugée prometteuse par les spécialistes du genre.

Sa chute a été aussi dure que l’ambition était forte.

Ce chatbot est le fruit d’une collaboration entre le CNRS, plus performant pour développer une application comme « HelloquitX » qu’une IA, et Linagora, une entreprise privée axée sur le développement des logiciels libres (elle a notamment formé les agents de l'AFD - Agence française de développement).

Ce projet d’intelligence artificielle à la française a été lancé dans le cadre de France 2030, un plan d’investissement public doté de 54 milliards d’euros étalé sur 5 ans afin de développer la compétitivité française.

Lucie devait faire la promotion de « valeurs européennes communes » et lutter contre les discriminations « en termes d'âge, de sexe, d'appartenance ethnique, de religion, de handicap » sans oublier la promotion de « l’inclusion » et de la « diversité culturelle ». 

Le plantage de Lucie, qui s’embarrasse de moraline là où ses concurrents anglo-saxons privilégient pragmatisme et efficacité, tombe mal : Emmanuel Macron devait la présenter aux géants de la tech conviés au sommet sur l’IA programmé à Paris à la mi-février.

Après ce faux départ, peu de monde se fait d’illusions sur l’avenir de Lucie à part la Direction générale de l'enseignement qui indique sur son compte X qu’elle pourrait être adoptée à des fins scolaires en 2025.

A priori, pas de quoi faire remonter la France dans le classement PISA !

Publié le mardi, 28 janvier 2025

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