Taxe foncière : dix ans de hausse non-stop, les propriétaires sur le flanc

Écrit par Henri Dumaine
Taxe foncière : dix ans de hausse non-stop, les propriétaires sur le flanc © Shutterstock

Selon l’Observatoire national des taxes foncières, l’impôt foncier a en moyenne progressé de +32,9% entre 2013 et 2023 avec des hausses records dans certaines villes, dont Paris (+83%).

C’est la face sombre du rêve immobilier, un impôt qui vous colle aux basques.

Et que l’exécutif et les collectivités locales augmentent chaque année, sans vergogne, car la pierre n’est pas délocalisable : les 18 millions de ménages propriétaires de leurs logements n’ont pas d’échappatoire.

En 2024, la taxe foncière a progressé, en moyenne, de 4,9% dans les 200 plus grandes villes de France, selon les avis d’imposition transmis par les propriétaires adhérents de l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI).

Entre 2013 et 2023, la progression est de 32,9%. Soit un rythme plus rapide que celui des loyers (7,7 % sur la même période) ou de l’inflation (environ 18%).

Le taux moyen de la taxe foncière atteint un niveau inégalé

Du jamais vu. En 2023, le taux moyen de la taxe atteint un niveau inégalé : 40% au niveau national indique l’UNPI, en relevant que la suppression de la taxe d’habitation (résidences principales) a provoqué une « augmentation corrélative et inédite du montant de la taxe foncière ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la taxe foncière a progressé de 20% durant les 5 dernières années, a calculé l’UNPI.

L’association pointe aussi du doigt la multiplication des taxes locales alourdissant la facture, comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ou la taxe Gemapi, pour la prévention des inondations.

A ces 2 facteurs inflationnistes, s’ajoute la remise à niveau annuelle des valeurs locatives cadastrale pilotée par l’État.

Cette valeur locative correspond à un loyer annuel théorique que le propriétaire pourrait tirer de son bien s’il était loué. Le montant final de la taxe est obtenu en multipliant cette valeur locative potentielle par les taux d’imposition que votent les différentes collectivités territoriales.

Depuis la fin des années 1980, ces revalorisations atteignent des niveaux records.

Par exemple à Paris avec un taux d’imposition qui a bondi de 83% entre 2013 et 2023. Ajaccio a vu sa taxe foncière s’accroitre de + 46,1% sur la même période alors que les contribuables de la commune de Popolasca, toujours en Corse, ont constaté 202,3% de hausse sur leur avis d’imposition !

Pour Freney (Savoie) ou Thuès-Entre-Valls (Pyrénées-Orientales) les bonds sont respectivement de 155,6 % et 153,8 %.

Parmi les grandes villes, Strasbourg (52 %), Limoges (51,8 %), Grenoble (49,5 %) et Nantes (48 %) se classent parmi les lauréates de l’imposition locale.

Nice est la seule métropole où le taux de la taxe foncière a baissé entre 2018 et 2023 (- 1,4 %), mais elle se rattrape en 2024 avec une hausse de 21,7 % !

L’UNPI demande une réforme de la fiscalité locale et souhaite que les locataires contribuent à la fiscalité locale pour soulager des propriétaires et des bailleurs aujourd’hui proches de l’asphyxie financière.

Publié le mercredi, 16 octobre 2024

1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire Collectif REC jeudi, 17 octobre 2024 Posté par Collectif REC

    Une piste que personne ne propose : La taxe foncière envers les petits salaires c'est une honte qui oblige les petits retraités propriétaires, à vendre leur bien faute de pouvoir la payer...
    Si le calcul de cette dernière tenait compte des revenus, cela permettrait de partir à zéro pour tous ceux qui touchent moins d'un smic.
    Et de quantifier le % progressif vers les plus hauts salaires au point d'en doubler les recettes !
    Mais cela doit faire chier nos hauts fonctionnaires de devoir payer plus...

    Rapporter

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.

Votre adresse email ne sera pas affichée sur notre site Internet.