Le Syndicat du Livre CGT saborde la presse française

Écrit par Contribuables Associés
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« La décision du Syndicat SGLCE CGT du Livre de bloquer totalement cette nuit la distribution de tous les quotidiens nous a contraints de prendre la décision exceptionnelle de ne pas imprimer “Le Figaro” ce soir. » Ces lignes écrites par Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro et Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro révèlent l’exaspération d’une presse nationale prise en otage par un syndicat suicidaire.

 

Contribuables Associés avait édité un article prémonitoire dans « Les Dossiers du Contribuables » de décembre 2012 consacré à la CGT et intitulé : « Le Syndicat du Livre : monopole, bonnes combines et gros sous. »

Ce Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE) de la CGT contrôle Presstalis, le tout puissant distributeur de la presse française. Il en est devenu l’épée de Damoclès à tel point que tous les quotidiens, les magazines, les revues dépendent de la bonne ou mauvaise volonté du Syndicat. Car depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, il y a presque 70 ans de cela, la CGT garde jalousement son monopole – ou plutôt ses monopoles – sur le monde du livre et de la presse écrite :

Monopole de l’embauche : il est détenu par le syndicat. N’entrent que les camarades : « la CGT est un bureau de placement : elle contrôle toutes les embauches dans toutes les filières », souligne Fabrice Durtal dans l’article des Dossiers du Contribuables consacré à ce trop puissant syndicat.

Monopole de l’impression : un journal de presse français a tout intérêt à passer par les imprimeries de la CGT. Sinon gare aux représailles !  « Au mois de février 2010 », rappelle Fabrice Durtal, « trente à quarante personnes ont ainsi fait irruption à 1 h du matin dans les locaux de l’imprimeur Brodard Graphiques, en Seine-et-Marne. Son crime ? Avoir accepté d’imprimer, depuis la mi-janvier, le journal gratuit “Direct Matin” – dont le propriétaire, le groupe Bolloré, a décidé de ne plus passer par les imprimeries contrôlées par le Livre. » Résultat : 150.000 exemplaires de Direct Matin ont été détruits.

Monopole de la distribution : Presstalis est « de loin la plus importante des deux entreprises de messagerie de presse » en France. Un incontournable distributeur aux mains de la CGT, ce qui facilite les opérations de sabotages de la presse française.

Fort de cette position dominante, les camarades du Syndicat du Livre intimident les journaux qui ne seraient trop indépendants ou d’une couleur politique différente. Leurs actions le prouvent comme par exemples :

Les actions violentes : le Syndicat du Livre, comme le rappelle Fabrice Durtal, « a été à l’origine de plusieurs actions commandos à l’encontre de journaux jugés trop indépendants ». Les journaux gratuits comme Direct Matin,Métroet 20 Minutessont dans la ligne de mire et en ont fait les frais. Les colporteurs de ces journaux avaient pour consigne de ne pas résister s’ils étaient agressés par les camarades du Syndicat. « C’est trop dangereux », avait déclaré Frédéric Filloux, directeur de la rédaction de 20 Minutesavant 2007, « on en a eu qui se sont fait poursuivre sur l’autoroute par des voitures qui leur faisaient des queues de poissons. »

Les actions politiques : c’est bien ce que dénonce le Figaro ce 6 février. Marc Feuillée et Alexis Brézet soulignent que « le “Figaro”, comme ses confrères et peut être plus encore, en raison de ses positions politiques, a été systématiquement visé par ces actions punitives et incontrôlées du Syndicat SGLCE CGT du Livre qui dépassent largement le droit de grève. »

Si l’on a comparé l’Education nationale à un mammouth, le Syndicat du Livre fait alors figure de Tyrannosaure : son pouvoir s’exerce sans partage, mais il fait figure de dinosaure dans un monde du livre et de la presse dont le modèle économique est en pleine mutation notamment par le passage au numérique. La grève de cette nuit du 6 février 2013 est d’ailleurs caractéristique : les exemplaires papiers du Figarone paraîtront pas ? Pas de problème ! Le site internet, le PDF de l’édition du jour, les versions lisibles sur Kindle, tablettes PC, iPad ou simplement sur ordinateurs sont toujours disponibles. Marc Feuillée et Alexis Brézet ont cette technologie numérique qui leur assure une indépendance et leur permet de dire à leurs lecteurs : « conscients du préjudice que vous subissez, nous vous proposons de retrouver gratuitement “Le Figaro” du 6 février en version PDF, tel qu’il aurait dû être imprimé. » Le monde change, mais pas le Syndicat du Livre, pas la CGT.

Comme aveugle à ce monde en mutation, les camarades de 2013 restent accrochés au modèle et aux privilèges mis en place en 1944. C’est une attitude économiquement suicidaire. Ainsi, aujourd’hui, Presstalis, « de loin la plus importante des deux entreprises de messagerie de presse est au bord du dépôt de bilan », constate Fabrice Durtal. D’ici 2015, ce sont 240 millions d’euros de déficit qui sont attendus. C’est ce qui fait écrire au Figaro que « la restructuration de Presstalis, le distributeur exclusif de la presse quotidienne nationale française et de la majeure partie de la presse magazine, est indispensable pour permettre à l’entreprise de faire face à la baisse de son chiffre d’affaires et à l’inflation de ses coûts. Les pertes d’exploitation que la société a subies ces dernières années menacent gravement sa survie. »

Le problème est que Presstalis, le Syndicat du Livre et la CGT entraînent toute la presse française dans une crise qui peut lui être fatale. Le Figaro tire la sonnette d’alarme : « Faute de solution rapide, c’est l’ensemble de la filière industrielle et logistique de la presse qui est gravement menacée, et à terme l’existence même des quotidiens français. » De son côté Fabrice Durtal l’avait souligné : « C’est au syndicat du livre, à ses privilèges et à son immobilisme que la presse doit, en partie, ses déficit chroniques. »

Alors, représentatif du ras-le-bol de toute une profession, Le Figaro accuse le Syndicat du Livre : « Les principes d’égalité de traitement et de respect du pluralisme qui sont les fondements de la distribution de la presse en France depuis l’après-guerre sont bafoués par ceux- là même qui prétendent les défendre ». Et de conclure que « nous ne pouvons plus tolérer que le travail de toute la rédaction du “Figaro” et de ses personnels soit ainsi saccagé. » Comme est saccagée, d’ailleurs, la liberté d’expression.

Philippe Lebon

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Publié le mercredi, 06 février 2013

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