La question se pose du bien-fondé des subventions qui représentent chaque année une centaine de milliards d’euros.
Le clivage des opinions est à l’origine des appartenances politiques. Le Front de gauche est partagé, craignant de saper l’effort des associations amies. A l’UMP et au MODEM, on est clairement en faveur de cette limitation.
Sondage exclusif Ifop pour Le Cri du Contribuable et Contribuables Associés.
Analyse de Michel Brulé, fondateur de l’institut BVA.
Au moment où on s’interroge sur les voies à suivre pour remettre d’aplomb nos finances publiques, la question se pose du bien-fondé des subventions qui représentent chaque année une centaine de milliards d’euros. Les deux tiers vont aux entreprises et le tiers restant sert au financement de toutes sortes d’associations.
Y a-t-il là une source potentielle d’économies d’argent public ?
C’est l’objet du dernier sondage mené par l’Ifop pour l’Observatoire de la fiscalité et des finances publiques.
En ce qui concerne les subventions aux entreprises, l’opinion est assez partagée face à leur éventuelle suppression, avec une majorité relative qui y serait favorable : 45 % pour, 33 % contre.
L’analyse des réponses montre que c’est un sujet sur lequel les jeunes électeurs ont du mal à se prononcer. L’opposition aux subventions aux entreprises croît avec l’âge des interviewés.
Au sein des catégories socioprofessionnelles, c’est chez les ouvriers que le rejet des subventions aux entreprises est le plus marqué. Et c’est chez les travailleurs indépendants que cette mesure est la plus contestée, avec un partage des réponses en deux parts égales.
Politiquement, le Front de Gauche est largement pour supprimer ces subventions alors que l’UMP est le seul groupe où une majorité relative se prononce contre. On peut y voir un clivage idéologique, les uns refusant d’aider « le capital » quand les autres s’inquiètent des répercussions économiques d’une telle initiative.
L’adhésion à la suppression des subventions aux entreprises
Question : Seriez-vous favorable ou opposé à la suppression des subventions aux entreprises dans le cadre des économies à trouver sur les dépenses publiques ?
Total Favorable 45%
Tout à fait favorable 13%
Plutôt favorable 32%
Total Opposé 33%
Plutôt opposé 28%
Tout à fait opposé 5%
Ne se prononce pas 22%
En ce qui concerne le plafonnement des subventions accordées aux associations à hauteur de la moitié de leurs ressources, le partage des opinions est plus tranché, avec deux fois plus de partisans que d’opposants.
On retrouve un clivage des opinions en fonction des choix politiquesdes interviewés : les électeurs de gauche sont partagés, craignant sans doute pour les nombreuses associations idéologiquement proches de leurs idées. Les électeurs de droite comme ceux du Modem sont largement favorables à ce plafonnement.
L’adhésion à la limitation des subventions aux associations
Question : Et seriez-vous favorable ou opposé à ce que les subventions versées aux associations ne puissent excéder la moitié de leurs ressources ?
Total Favorable 57%
Tout à fait favorable 22%
Plutôt favorable 35%
Total Opposé 26%
Plutôt opposé 18%
Tout à fait opposé 8%
Ne se prononce pas 17%
Y a-t-il une propension des gouvernements à favoriser par l’octroi de subventions les organisations « amies » ?
Les Français pensent plutôt que oui, mais à une faible majorité : 43 % contre 35 % de l’avis inverse.
Les électeurs du Modem sont les plus convaincus de l’existence d’un favoritisme politique dans l’attribution des subventions aux associations, sans doute parce que leur éloignement du pouvoir les rend plus méfiants. Ceux de l’UMP sont les seuls à nier cette pratique, pour la raison inverse.
Le jugement sur la connivence entre les associations et le pouvoir en place
Question : Estimez-vous que les subventions aux associations sont souvent utilisées pour favoriser des organisations proches du pouvoir en place ?
Total Oui 43%
Oui, tout à fait 12%
Oui, plutôt 31%
Total Non 35%
Non, plutôt pas 27%
Non, pas du tout 8%
Ne se prononce pas 22%
On voit que s’il y a dans la masse des subventions un réel potentiel d’économies, celles-ci devront être clairement motivées pour emporter l’adhésion du public.
Michel Brulé
Etude réalisée par l’Ifop pour Contribuables Associés sur un échantillon de 1099 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé(e)) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 2 au 4 avril 2012.
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