Quelle politique fiscale pour le nouveau gouvernement de Michel Barnier ?

Écrit par Fabrice Durtal
michel-barnier © Shutterstock

Avec son effectif de 39 ministres, le nouveau gouvernement Barnier coûtera cher à des contribuables qu’Antoine Armand, nouveau ministre de l'Économie, pourrait pressurer davantage.

Michel Barnier a finalement frappé les 3 coups et levé le rideau sur son gouvernement le 21 septembre au soir après 15 jours d’âpres tractations.

Cette distribution compte 39 ministres, ministres délégués et secrétaires d'État.

A l’heure des restrictions budgétaires, ce casting est un peu moins fourni que celui du gouvernement de Jean Castex, le plus chargé depuis 1995 avec 42 membres, mais il s’en approche de peu.

Sachant que le Premier ministre émarge à hauteur de 16 000 euros brut par mois, que les autres ministres empochent 10 647 euros et que les secrétaires d'État sont payés 10 115 euros, le gouvernement Barnier coûtera cher aux contribuables.

Ministres : des dépenses de représentation

A ces salaires s’ajoutent des dépenses de représentation.

Les ministres ont, par exemple, droit à une voiture avec chauffeur, plusieurs trajets en avion par an et des billets de train gratuits (1re classe) en nombre illimité.

A cela peut s’ajouter un logement de fonction (80 m² maximum) s’ils ne possèdent pas un logement parisien assez grand.

De tous les membres du gouvernement, c’est le ministre des Finances qui pèsera le plus lourd sur les finances des ménages et des entreprises.

Âgé de 33 ans, Antoine Armand, le nouveau locataire de Bercy, député de la 2e circonscription de Haute-Savoie et membre de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale, est un soutien historique d’Emmanuel Macron.

Impôts : à quelle sauce vont-ils être mangés ?

Dans une interview au JDD, la première accordée sous cette nouvelle casquette, il déclare notamment « qu’il devra faire des propositions pour redresser les finances publiques », mais promet de ne pas être le ministre de la « confiscation fiscale ».

« Si la solution était d'augmenter les impôts, la France serait depuis longtemps la première puissance mondiale », a-t-il notamment déclaré.

Mais, d’un point de vue pratique, le nouveau ministre brouille les pistes et pratique le « en même temps » avec constance.

D’un côté, il affirme qu'il n'y aura pas de « hausse d'impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent », tout en occultant le sort réservé aux retraités.

De l’autre, il déclare ne pas exclure des « prélèvements exceptionnels et ciblés » tout en appelant à « baisser la dépense publique et la rendre plus efficace ».

Il faudra attendre quelques jours pour voir la traduction concrète de ce discours à double entrée, mais tout laisse à penser que l’État, sous prétexte de « justice fiscale » va demander aux contribuables « aisés » de boucher une partie du gouffre budgétaire qu’il a lui-même crée.

Des propos confirmés par Michel Barnier dans son intervention au JT de 20h de France 2, ce 22 septembre.

L'État doit balayer devant sa porte et couper massivement dans les dépenses publiques

Parmi les principales pistes évoquées, une hausse du prélèvement forfaitaire unique (flat tax) sur les revenus du capital, le relèvement « temporaire » de l’impôt sur les sociétés et, cinq points d’impôt sur le revenu supplémentaires pour les ménages « les plus aisés ». Ceux qui déclarent un revenu de référence de 60 000 euros et plus.

Pour rappel, 75% de l'impôt sur le revenu est payé par 10% des ménages, la France étant l'un des pays les plus étrillé par le Fisc.

Le taux de prélèvement obligatoire supporté par les contribuables y est passé de 43,2 % à 45,3 % du PIB entre 2017 et 2023.

Un taux d’effort supérieur à la moyenne de la zone euro (41,7 % du PIB) ou des pays de l'OCDE (34 %).

Avant toute chose, l’Etat devra balayer devant sa porte et couper massivement dans les dépenses publiques.

Réduire le train de vie de l’Etat, réduire le nombre de fonctionnaires, dégraisser le millefeuille administratif, cesser de faire appels aux cabinets de consultants, etc.

La liste est longue et des économies conséquentes sont possibles. Pour cela il faut mettre l’Etat à la diète, immédiatement.

Publié le lundi, 23 septembre 2024

5 Commentaires

  • Lien vers le commentaire scepticimus@gmail.com mercredi, 25 septembre 2024 Posté par scepticimus@gmail.com

    non, seulement, ils nomment trop de ministres, mais en plus, des potiches comme Monsieur Migaud qui gagne beaucoup d'argent grâce aux contribuables et qui ne fera rien pour les protéger contre les délinquants.

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  • Lien vers le commentaire jamas mardi, 24 septembre 2024 Posté par jamas

    Correction : 20 à 25 suffirait !
    A chaque fois on a droit à toute une palanquée de ministres, ministres délégués, secrétaire d'état alors que des sous-directions dans les ministères pourraient s'occuper de telle ou telle déclinaison d'un grand domaine public. Exemple : un ministre à l'éducation nationale avec en acolyte un ministre aux universités ou à l'enseignement supérieur. 2 à la place de 1.
    Résultat des courses : On double les temps administratifs, les frais de gestion, les réunions de coordination, les querelles d'égo, etc.
    Il faut faire impérativement des économies. Et l'exemple doit venir d'en haut.

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  • Lien vers le commentaire Dampierre lundi, 23 septembre 2024 Posté par Dampierre

    Tout à fait d'accord avec Jamas.

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  • Lien vers le commentaire jamas lundi, 23 septembre 2024 Posté par jamas

    39 ministres, ministres délégués et secrétaires d'État, c'est beaucoup trop !
    2à à 25 suffirait.
    Coté restrictions et réduction de la voilure, l'exemple doit venir d'en haut !

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  • Lien vers le commentaire dampierre lundi, 23 septembre 2024 Posté par dampierre

    Comme vous dites, ils vont nous faire les poches et concenter le tir sur les retraités avec un blocage ou une baisse des pensions.
    On cotise, et l'Etat confisque ce qu'il devrait rendre..

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