Prélèvement à la source : on nous aurait menti ?

Écrit par Olivier Bertaux
Prélèvement à la source : on nous aurait menti ? © GERARD BOTTINO / Shutterstock

L’absence de budget 2025 voté en temps et en heure a conduit à l’impossibilité d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation et risque donc d’entraîner tous les contribuables dont les revenus ont augmenté avec l’inflation vers un supplément d’impôt sans lien avec leur pouvoir d’achat. Certes, mais cela ne voudrait-il pas surtout dire qu’on aurait menti au contribuable ? olivier bertaux contribuables associes

En effet, souvenons du discours du gouvernement lors de la mise en place du prélèvement à la source en 2019 : grâce à lui, le contribuable n’aurait plus à s’inquiéter du paiement de son impôt puisque celui-ci serait désormais pris directement lors du paiement du revenu.

Or, on nous apprend aujourd’hui qu’à défaut de loi de finances votée avant le 31 décembre dernier 2024 pour actualiser le barème d’impôt sur le revenu, l’impôt 2024 risque d’être finalement plus élevé pour tous ceux dont les revenus auront augmenté en 2024, ne serait-ce que du fait de l’inflation.

Un supplément d’impôt leur serait donc demandé en 2025, en même temps qu’ils recevront leur avis d’imposition en août ou septembre prochain.

Autrement dit, contrairement aux promesses des derniers gouvernements, le contribuable ne sait toujours quelle est son imposition au moment où il perçoit son revenu. Le prélèvement à la source qui devait constituer le remède miracle à l’impôt rétroactif n’a donc en réalité rien résolu.

Le prélèvement déjà payé par le contribuable en 2024 sur ses revenus n’a finalement pas libéré le contribuable de son impôt.

Le débat actuel sur l’absence de revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu ne fait ainsi que révéler au grand jour que ce n’est qu’en 2025 que le contribuable finit de payer son impôt sur ses revenus 2024.

Le prélèvement à la source qui devait rendre simultanés la perception du revenu et le paiement de l’impôt n’est donc bien qu’un leurre qui permet juste au fisc de collecter plus tôt et plus sûrement l’impôt.

Le gouvernement arrivera peut-être à faire en sorte que les contribuables ne paient pas plus d’impôt à cause d’un budget en retard, soit en forçant sur la rétroactivité dans l’intérêt du contribuable, soit en demandant à l’administration d’agir par simple voie d’instruction fiscale à la légalité douteuse.

Mais quelle que soit la solution qu’il trouvera, demandons-lui de commencer par reconnaître les mensonges de l’Etat.

A l’avenir, que le législateur profite de la leçon pour voter une loi d’indexation automatique de tous les barèmes d’imposition, seuils et abattements (revenus, succession, IFI…), pour garantir le contribuable contre les mauvaises surprises mais aussi pour soulager le travail du parlementaire : tout ce qui est indexé n’est plus à voter.

Il a bien su le faire dans l’intérêt des collectivités locales quand il s’est agi d’indexer l’assiette de la taxe foncière et de la taxe foncière, rendant leur augmentation incontrôlable.

Pourquoi ne pourrait-il pas le faire quand il s’agit d’indexer des barèmes dans l’intérêt des contribuables ?

A lire également : Pourquoi les contribuables sont contre la retenue de l’impôt à la source (Janvier 2016)

Publié le mercredi, 22 janvier 2025

4 Commentaires

  • Lien vers le commentaire jamas lundi, 27 janvier 2025 Posté par jamas

    C.A. na pas soutenu le P.A.S.
    Et moi Itou !
    Comme la politique du ''quoi qu'il en coûte ! '' au moment du COVID, le P.A.S. est une aberration de technocrates.
    Le quoi qu'il en coûte, je l'ai dit sur le site C.A. dès le lendemain de l'annonce du P.R. du 12/03/2020 (donc je ne vais pas dans le sens du vent qui tourne depuis quelques temps), était une ineptie sans nom quand on est déjà perclus de dettes : 1>bloquer le pays à pas bosser, 2>payer tout le monde à rien faire, 3>s'abstenir subséquemment de faire rentrer les impôts et taxes dans les caisses publiques, quelle irresponsabilité, en plus, annoncée à grand coup d'effet de théâtre de télé de la part d'un énarque, et banquier en plus.
    Le P.A.S., c'est pareil dans le raisonnement technocratique pour bouleverser le bon sens de base. Sous prétexte de simplifier le système on oublie qu'il faut remettre les pendules à l'heure et régulariser après coup, c'est double opération.
    Sans compter les bogues ... du style budget 2025 introuvable.
    Enfin introuvable, oui, avec des politiciens davantage préoccupés par leurs postes et fauteuils que par les finances du pays !

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  • Lien vers le commentaire Juminer Denis dimanche, 26 janvier 2025 Posté par Juminer Denis

    Les impôts ont été abrogés donc, c'est du raquette(lois maritime), le BAR n'existe plus, c'est la loi commun qui est en vigueur.

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  • Lien vers le commentaire Simion dimanche, 26 janvier 2025 Posté par Simion

    Ne mélangeons pas tout
    La motion de censure a eu pour conséquence le report des taux de prélèvement de 2024 sur 2025 sans indexation possible liée à l'inflation
    Le gouvernement a maintes fois alerté sur ce problème
    Le RN a soutenu qu'un amendement était possible
    Cela ne l'était pas
    Que ceux qui ont voté la motion de censure assume leur choix

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  • Lien vers le commentaire Vandenberghe dimanche, 26 janvier 2025 Posté par Vandenberghe

    Bravo a tout ceux qui ponde
    Les lois
    Mais pour tout les français et les retraités la misère arrive
    Mais vous Monsieur le premier ministre quand pensez vous
    Je pense que moi fois ce
    N'est pas votre problème
    Là seul chose l'argent l'argent
    Pour soit dit en passant
    Pour le déficits a qui la
    Faute ces pas nous
    Et vos réforme et taxes vont
    Perduré
    Comme d'habitude les
    Perdants ces nous
    Vraiments ralebole

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