La dette française franchit les portes de l’enfer

Écrit par Henri Dumaine
La dette française franchit les portes de l’enfer © Insee

En l’espace de trois mois, la dette publique de la France a bondi de 71,7 milliards d’euros pour dépasser 3 300 milliards d’euros (près de 114 % du PIB), du jamais vu.

Triste fin d’année pour les contribuables : à la fin du troisième trimestre 2024, la dette publique française s’établit à 3 303 milliards d’euros selon la dernière estimation de l’Insee.

Elle représente désormais 113,7 % du PIB (contre 112,2 % au deuxième trimestre 2024). Le ratio dette publique sur PIB est en hausse de 2,5 points sur un an. À cette aune, seules la Grèce et l’Italie font pire que la France.

Pour mémoire, la dette publique française représentait moins de 70 % du PIB au début des années 2000 avant de commencer à grimper lors de la crise financière de 2008.

Stabilisée vers 100 % jusqu’à la fin des années 2010, elle s’est ensuite emballée à cause du « Quoi qu'il en coûte » édicté par l’Élysée lors de la crise du Covid.

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, elle s’est alourdie de 1 000 milliards d’euros et l’Agence France Trésor prévoit d’emprunter 300 milliards en 2025, un montant inégalé.

Cette situation va compliquer l’élaboration de la loi de Finances 2025, le nouveau gouvernement Bayrou étant contraint d’enclore le déficit public autour de 5 % du PIB pour éviter l’ire de Bruxelles.

La France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réduit sa dette depuis l’épisode du Covid.

Comme le rappelait récemment François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France dans les colonnes du Figaro, la France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réduit sa dette depuis l’épisode du Covid.

Ce sont essentiellement les administrations publiques d’État qui sont à l’origine de la dégringolade constatée à la fin du troisième trimestre : leur dette se creuse (+ 59,8 milliards d’euros) tandis que celle des organismes divers d’administration centrale reste stable (+ 0,2 milliard d’euros).

Autre facteur alarmant, la contribution des administrations de sécurité sociale (Asso) à la dette publique bondit (+ 10,4 milliards d’euros), le passif des administrations publiques locales augmentant plus légèrement (+ 1,3 milliard d’euros).

Publié le vendredi, 20 décembre 2024

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