Un projet pharaonesque financé par le contribuable. Pas de solution alternative étudiée, mais des opérations immobilières juteuses pour la municipalité et ses amis... Où la ruine du contribuable nourrit la spéculation publique.
Aucune solution alternative à ce chantier de 560 millions d’euros n’a été étudiée, la spéculation immobilière autour du site actuel de la plateforme expliquant beaucoup de choses…
Non à « l’Ayrault port ». Alors que les manifestations contre la construction du 157ème aéroport français se multiplient à grands coups de cocktail Molotov, d’autres voix s’élèvent pour protester contre la gabegie financière liée à la construction de cette nouvelle plateforme. Le coût total du projet (avant dépassements) est estimé à 560 millions d’euros. Si Vinci apporte 310 M€ sur les 441 M€ destinés à la construction de l’aéroport, l’Etat (130,5 M€) et les collectivités publiques (115,5 M€) fourniront le reste.
L’ardoise est donc, au bas mot, estimé à 246 M€ pour les contribuables.
Au bas mot, car aucune réserve n’est budgétée pour les dépassements, qui alourdissement couramment ce type de chantier de 30 à 35%.
Par ailleurs, les coûts de construction des futurs accès ferroviaires auraient été éludés. C’est, par exemple, le cas de la liaison tram/train reliant le futur aéroport à l’agglomération nantaise, pourtant évalué à 150 millions d’euros supplémentaires.
Au final, la somme déboursée par les contribuables pourrait donc atteindre 400 à 500 millions d’euros (Le Canard Enchaîné parle même d’un projet à 4 Mds d’euros !).
C’est un monceau d’euros, une somme équivalente à celle que le gouvernement Ayrault destine aux PME « confrontées à des difficultés de trésorerie » dans le cadre de son pacte de compétitivité !
D’autres solutions possibles
L’idée de transformer Nantes en « Rotterdam aérien» n’est pas nouvelle : le premier projet remonte à 1967. Les choses ne se sont vraiment accélérées qu’avec la déclaration d’utilité publique signée en 2008 par le gouvernement Fillon. Depuis, les pelleteuses vrombissent d’impatience. Le bétonnage du site pourrait commencer dès le début 2014. Il concernera 1650 hectares, une surface plus importante que celle de Roissy Charles de Gaulle. Si les résistants abdiquent, l’ouverture de l’aéroport est prévue à la fin 2017.
Pour justifier ce gigantesque bétonnage, le principal argument de la Région est d’affirmer que le développement des vols low-cost provoquera la saturation du trafic à horizon 2015.
Ce qu’il y a d’étonnant, c’est qu’aucune solution alternative n’ait été recherchée pour absorber cette possible montée en charge en réduisant les coûts.
La modernisation de l’aérogare ? Ecartée !
L’extension des places de parking de la plateforme actuelle ? Eludée !
La création d’une nouvelle piste doublant celle déjà en service ? Rejetée !
Pourquoi tant d’exclusions de principe ? Ces aménagements seraient suffisants pour arriver à canaliser 4 millions de passagers/an contre 3,2 millions en 2011, affirment pourtant certains blogs opposés au projet.
L’aéroport nantais est d’ailleurs classé en catégorie A et a même reçu le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen. Alors, pourquoi refuser obstinément de le moderniser ?
Arrière-pensées immobilières
D’aucun se demandent si tant d’obstination n’est pas justifiée par les profits liés aux futures opérations de promotions immobilières qui bourgeonneront sur les emprises libérées à Nantes.
La Ville devrait récupérer une large partie de la surface actuelle de Nantes-Atlantique (240 ha évoqués) pour y construire des logements. Il s’agit là de spéculation, de spéculation immobilière publique, comme l’écrit Alain Mathieu, président de Contribuables Associés !
A noter que le nom de Vinci (37 Mds d’euros de CA, 10,7 % de croissance) est étroitement imbriqué à toutes ces opérations immobilières. Le groupe de Xavier Huillard vient d’obtenir la concession de cinq aéroports de l’Ouest. Il jouera aussi un rôle clé dans la réhabilitation des 320 hectares de la plateforme nantaise.
Enfin, Vinci a également obtenu que le nombre de places de parking qu’il gérera sur le futur aéroport soit porté à 11 000.
Quand on sait que les indemnités proposées aux propriétaires expropriés sont de 27 centimes par m² on imagine facilement la plus-value que ce groupe coté réalisera avec cette nouvelle concession d’une durée 55 ans.
Vu ce bilan, on se demande pourquoi les contribuables sont engagés malgré eux dans le co-financement du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes !
DL
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