Un député dénonce les tours de passe-passe budgétaire de l’Elysée

Écrit par Contribuables Associés

Selon Jérôme Chartier, député UMP, rapporteur de la mission « Pouvoirs publics », une partie du budget élyséen est supporté par d’autres ministères, dont la Défense et l’Intérieur.

 

Sans lever de gros lièvre, le rapport de Jérôme Chartier relève toutefois un certain nombre d’anicroches budgétaires depuis que François Hollande a pris les clés de l’Elysée.

Si la dotation globale du palais républicain dégonfle de 5 % en 2013, c’est notamment parce que la transparence budgétaire n’est pas au rendez-vous.

Un certain nombre de dépenses de l’Élysée sont supportées par d’autres ministères, comme la Défense et l’Intérieur, ce qui allège artificiellement la dotation globale, souligne le député UMP.

La publication de ce rapport a provoqué un tollé au 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré alors que René Dosière, grand spécialiste du budget élyséen, reproche au document « son ton outrageusement polémique ». Le député PS a indiqué qu’il tiendra un point de presse  « pour rétablir la réalité du budget de l’Elysée ».

Dans le détail, Jérôme Chartier pointe du doigt un certain nombre de dépenses concernées par la politique de ricochets budgétaires de l’Elysée. Voici les plus significatifs :

Avion présidentiel : la Défense paie la note

Baptisé « Sarko One », dorénavant surnommé « Hollande Two », l’A 330 frappé de la cocarde nationale est un gouffre financier. Acheté et réaménagé pour 259,5 millions d’euros en 2010, son coût de fonctionnement n’est pas pris en compte dans le budget de l’Elysée mais il dépasserait 23 millions d’euros par an, selon les calculs du député UMP.

Cet argent public est vaporisé : du fait se sa « normalité » , le chef de l’Etat a pris l’habitude de se déplacer en train ou en voiture. Du coup l’Airbus ne vole que rarement et souvent à vide, pour que les pilotes gardent la main (158 heures recensées).

Au total, le coût de cet avion qui prend racine serait 10 fois supérieur à celui qui serait occasionné par son utilisation. 

A ces frais de parking, s’ajoutent les frais de déplacement ferroviaire de la cohorte présidentielle quand elle se met à labourer la France ou l’Europe.

« Lorsque le président de la République emprunte le Thalys pour se rendre à Bruxelles, il applique la double peine à la dépense publique », résume Jérôme Chartier.

Titillé à propos de ce defossage budgétaire, l’Elysée a répliqué que l’avion n’est pas la propriété du Président et que d’autres ministres peuvent l’utiliser.

« Votre Rapporteur spécial estime (…)  qu’il est temps de mettre fin aux faux-semblants et d’assumer que l’Airbus A 330 présidentiel est bien l’avion du Chef de l’État », assure le député UMP en s’appuyant sur un travail récent de la Cour des comptes.

L’appartement privé du chef de l’Etat

Jérôme Chartier déplore aussi l’absence d’informations financières relatives aux déplacements du chef de l’État en province. Leur charge est reportée sur le budget du ministère de l’Intérieur.

De même, le député UMP n’est pas parvenu à se procurer les coûts engagés pour sécuriser l’appartement privé du chef de l’État, dans le 15e arrondissement de Paris où le couple présidentiel préfère dormir.

« Aucune dépense n’a été engagée pour la sécurisation de l’appartement du chef de l’État, » affirme le premier cercle de l’Etat en admettant toutefois qu’un dispositif de surveillance et de garde a été mis en place selon des modalités confidentielles.

Jugé vulnérable du fait ses grandes baies vitrées, l’appartement du chef de l’Etat a pourtant été sécurisé, précaution nécessaire puisque l’on totalise de nombreuses allées et venues dans cette copropriété à laquelle on peut accéder par 3 entrées différentes.

« Le souhait du président de la République de continuer à résider ailleurs que dans son appartement de fonction engage des dépenses supplémentaires dans des conditions qui ne sont pas précisées par la présidence de la République ni retracées dans son budget », déplore Jérôme Charlier.

Le coût des sondages reportés sur le Service d’Information du Gouvernement

À la ligne « honoraires divers », « la dotation consacrée aux conseils, études et sondages a été supprimée », relève le rapporteur. Mais « personne n’est dupe néanmoins sur une prétendue volonté de gouverner sans enquêtes d’opinions ».

Le coût de ces sondages est désormais assumé par le Service d’Information du Gouvernement (SIG). Il pourrait, là aussi, s’agir d’un pare-feu permettant d’alléger le budget de l’Elysée selon un jeu de vases communicants, soupçonne Jérôme Chartier.

Le député indique ne pas être parvenu à savoir qui serait le réel ordonnateur des sondages, celui qui valide les questions.

« Si la décision émane  (…) de façon directe ou indirecte d’un collaborateur du président de la République, alors il s’agirait d’une nouvelle opération de débudgétisation face à laquelle votre rapporteur spécial ne manquerait pas de s’élever au nom de l’impérieuse nécessité de sincérité des comptes publics », prévient le député UMP.

Rendez-vous, donc, d’ici un an, Monsieur le rapporteur.

DL

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le lundi, 12 novembre 2012

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