Le ministre de l'Education nationale va bâcler une partie des recrutements pour tenir l'objectif de 60 000 nouveaux postes durant le quinquennat.
Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale a annoncé jeudi 20 septembre 2012 sur France Culture que son ministère recrutera environ 40 000 professeurs en 2013.
Alors que le gouvernement peine à boucler le budget, les rangs du ministère de l’Education vont donc s’élargir à 22 000 professeurs supplémentaires afin de compenser les départs à la retraite et à 18 000 emplois d’avenir réservés aux futurs enseignants, afin de blinder les effectifs d’une administration employant déjà plus d’un million de personnes.
Ces mesures s’ajoutent à celle déjà engagées en 2012. Le « plan d’urgence » lancé par le gouvernement Ayrault, s’était alors traduit par 1 000 postes de plus pour le primaire et 6 000 postes débloqués dans le secondaire : montant de la facture : 89,5 millions d’euros.
Dans l’attente des nouveaux recrutements, des bataillons de futurs fonctionnaires se forment du côté de la rue de Grenelle. Le nombre d’inscrits aux concours externes du second degré a progressé de + 7,4 % en 2012. Pour l’agrégation et le Capes, la hausse dépasse les 10%, dont 12% pour les Lettres. 2013 devrait être encore meilleur.
Selon les chiffres du ministère de l’Education, le nombre d’enseignants en France est de 852 000, dont 712 000 pour le public. Lors de son intervention sur France Culture, Vincent Peillon n’a pas précisé si les nouveaux postes profiteront aussi au privé. Les détails seront fournis avec le projet de loi de Finances 2013.
Recrutements bâclés
Outre l’impact budgétaire de ces mesures, on ne peut que s’étonner de la précipitation avec laquelle elles sont prises : l’objectif est de tenir coûte que coûte les promesses du candidat Hollande. Quitte à bâcler les recrutements.
Le ministère envisagerait en effet de transformer les candidats ayant échoués à l’agrégation 2012 en capétien (titulaire du Capes) si leur niveau est jugé satisfaisant afin de remplir les quotas.
Dans les semaines qui viennent, les jurys vont donc recycler une partie de leurs recalés sur la base de critères indécis. A un autre niveau, ce type de méthode a déjà utilisé pour les 1 000 recrutements supplémentaires menés dans le primaire à la rentrée 2012. Pour le secondaire, cela revient purement et simplement à brader les concours.
Formation sur le tas
Les nouveaux enseignants n’auront pas même à remplir le nombre d’heures dû à l’Education nationale. Ils bénéficieront d’une journée de formation par semaine. Elle viendra s’imputer sur leur temps de travail. Le coût de cette formation sur le tas représente l’équivalent de 1 500 postes.
Tous ces cadeaux sont-ils de nature à satisfaire les syndicats d’enseignants ? Même pas ! Pour le SNES, le gouvernement aurait dû distribuer des aides aux étudiants se destinant au professorat dès le niveau du master pour renforcer les vocations.
Et, pourquoi pas dès le brevet des collèges ?
DL
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