En juin dernier, la main sur le cœur, Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l’Economie, promettait que la facture d'électricité des Français baisserait de 10 à 15 % début 2025.
Il s’agit d’un engagement en trompe-l’œil puisque si le prix de marché de l’électricité recule, le gouvernement a prévu symétriquement d’augmenter les taxes dans un contexte budgétaire délétère.
En quête de ressources, le ministre sortant a bricolé une taxe qui ne concernera pas seulement les superprofits des énergéticiens, mais également la production d'énergie en France.
Elle touchera les centrales de plus de 260 mégawatts, et donc principalement EDF qui répercutera ce coup de chaud fiscal sur ses 35 millions de clients.
Les droits d’accises (impôts indirects sur la vente de certains produits, dont l'énergie) représentent déjà une proportion importante des factures EDF.
Comme le rappelle Jacques Percebois, professeur émérite à l’Université de Montpellier au micro d’Europe 1, la Cour des comptes évalue déjà le poids des taxes énergétiques à 40% de la facture des ménages !
En rétablissant l’accise, Bercy prévoit de faire passer les prélèvements de 21 euros à 32 euros par mégawattheure (MWh) d’ici huit mois.
L’apparition de la taxe EDF correspond au démantèlement final du « bouclier tarifaire » mis en place en 2022 pour contenir la hausse des prix de l'électricité.
Cette énième hausse des prix devrait être compensée par la chute des prix de gros de l’électricité et celle du tarif réglementé d’EDF calculé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Celle-ci calcule les tarifs sur les cours enregistrés durant les 2 dernières années, et donc sur les sommets atteints fin 2022.
Grâce à la baisse du prix du gaz et au redémarrage de la production nucléaire, ce prix réglementé, réactualisé en février prochain, s’inscrira sur une pente descendante.
Mais, en cas de tension sur le marché, les consommateurs seront à la fois touchés par la hausse de l’énergie et celle des taxes.
Ce coup de vis sera-t-il toujours d’actualité dans les semaines qui viennent, après la nomination d’un nouveau ministre des Finances ?
La réponse appartient à Michel Barnier, nouveau Premier ministre d’Emmanuel Macron depuis le 5 septembre dernier.
les prix montent et baissent en même temps. Toute la macronie résumée dans un interrupteur.
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