Dissolution : un coût de 5 milliards d'euros pour la France

Écrit par Alexis Constant
Dissolution : un coût de 5 milliards d'euros pour la France © Jean-Marc Richard / Shutterstock

Si on cumule les coûts directs et indirects, la dissolution de l’été 2024 restera dans les annales comme un gaspillage financier XXL dont les effets vont empirer en 2025.

En renvoyant les députés devant les électeurs, l’Élysée a pris une décision qui coûte une somme considérable à un pays déjà exsangue.

Outre les 200 millions à la charge des communes organisant le scrutin, le coût proprement dit des élections anticipées a été évalué à 200 millions pour l’État, c’est-à-dire environ 4 euros par électeur.

Cette charge a été financée sur le budget 2024 avec 125 millions d’engagement « au titre des dépenses liées aux élections législatives anticipées ».

Le solde sera imputé sur le budget 2025 quand il sera voté.

Six mois après cette dissolution, L’Express a sorti sa calculette pour estimer, avec l’aide d’Allianz Trade, le coût total de l’événement et son impact sur la sphère économique.

Selon l’hebdomadaire, l’impact négatif du scrutin sur le PIB (4 milliards d’euros), le surcoût de la dette (600 millions d’euros) et les dépenses électorales (470 millions d’euros) auraient déjà coûté à la France plus de 5 milliards d’euros en 2024.

Selon les calculs de L’Express et d’Allianz Trade, l’impact sur le PIB pourrait représenter 9 milliards supplémentaires en 2025.

Tensions sur les marchés financiers, chefs d’entreprise au moral plombé, effets négatifs sur la croissance, charge de la dette, nouveau dérapage de la dépense publique… et, pour finir, dégradation de la note de crédit de la France (de Aa2 à Aa3) par Moody’s le 16 décembre.

La décision de l’agence de notation est principalement motivée par l’instabilité politique du pays et la faible probabilité de voir le gouvernement Bayrou parvenir à réduire durablement les déficits budgétaires au-delà de l'année prochaine.

Dissolution : instabilité et manque de visibilité économique

En plongeant la France dans la confusion, souligne L’Express, la dissolution a aussi brouillé la visibilité des chefs d’entreprise. Ils ont bloqué bon nombre de leurs projets.

Résultat, une croissance aussi plate que la Belgique : le manque de visibilité économique associé à l'instabilité politique pèsera lourdement sur les perspectives de croissance de l'Hexagone, qui seront proches de zéro, alertait récemment l'économiste Patrick Artus dans les colonnes des Échos.

Une anticipation confirmée par le baromètre de Bpifrance et de Redécode de novembre.

Il confirme que nombre de patrons de PME et TPE reportent ou annulent leurs projets d’investissements et d’embauches. Le taux de chômage (7,4 % actuellement) devrait progresser sensiblement en 2025.

Les marchés financiers ne s’y trompent pas. Fin 2024, la France emprunte sur les marchés à plus de 2,9 % contre environ 2,1 % pour l’Allemagne. Cela aura un impact négatif sur les intérêts de la dette tricolore.

Cerise sur la gâteau, le surcoût des charges d’intérêt est évalué à 600 millions d’euros (2024) et pourrait atteindre 1,7 milliard d’euros l’année prochaine...

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Publié le mardi, 17 décembre 2024

2 Commentaires

  • Lien vers le commentaire jamas jeudi, 19 décembre 2024 Posté par jamas

    Personnellement je ne critiquerai pas la dissolution. Le résultat des élections européennes conduisait à en tirer les conséquences. La physionomie politique du pays ayant fortement changé à l'occasion de ces élections, je ne chargerai pas la barque du P.R. quant à avoir voulu reconsulter le peuple.
    La dissolution est de loin à mon sens largement moins condamnable que ces dettes publiques démentielles, inconsidérées faites en 7 ans de presque 1 000 milliards €. , notamment celles consécutives à la politique Covid (mise à l'arrêt du pays, compensation économique pour un total de 300 milliards €. de dettes publiques supplémentaires qu'on n'avait pas les moyens de se payer).
    Et c'est un énarque de formation doublé d'un banquier d'exercice qui à insufflé cela ! ...

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  • Lien vers le commentaire gaby mercredi, 18 décembre 2024 Posté par gaby

    Macron a vraiment le chic pour tout saloper. Un coup de tête et hop 5 milliards qui partent en fumée. On augmente les taxes pour compenser et le tour est joué. Rien ne sera possible tant que foutriquet restera à l'Elysée. Bayrou est juste une diversion, le nouveau bouffon du roi.

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