Déficit : le Conseil d’analyse économique veut étriller les contribuables

Écrit par Fabrice Durtal
Déficit : le Conseil d’analyse économique veut étriller les contribuables Shutterstock

Mille milliards de déficit supplémentaires en 7 ans. Le Conseil d’analyse économique préconise des hausses « temporaires » de taxes et d’impôts pour boucher les trous.

Camille Landais président délégué du Conseil d'analyse économique (CAE), une instance proche de Matignon, avait vendu la mèche dès le printemps en déclarant aux Échos : « Refuser toute hausse d'impôts, au vu de notre situation budgétaire, c'est absurde ». 

Et de préciser « Certes, nous avons déjà un taux de prélèvements obligatoires élevé » mais « la consolidation de notre déficit primaire ne pourra se faire seulement en augmentant les recettes".

Quelques mois plus tard, le CAE confirme l’essai et préconise notamment de procéder à « des hausses temporaires de taxes » durant 7 à 12 ans pour retrouver la maitrise de la dépense publique.

Dans une note rédigée par 3 économistes, Adrien Auclert, professeur à Stanford, Thomas Philippon, ancien soutien de Ségolène Royal devenu macroniste, et Xavier Ragot, président de l’OFCE, un proche de Bruno Le Maire, il est nécessaire d’augmenter temporairement les impôts et/ou de geler le niveau de certaines prestations sociales si l’Etat veut ramener la dette à 3% du PIB et économiser 112 milliards d’euros.

Alors que différents facteurs jouent sur le ratio d'endettement (déficit primaire, charge d'intérêts et croissance), les 3 économistes affirment qu’il faut ramener le déficit primaire (solde négatif du budget des administrations publiques) à zéro en augmentant les recettes (surplus primaire).

Impôts du Conseil d’analyse économique : des solutions qui reposent sur les entreprises et ... les droits de succession 

Pour y parvenir, le CAE suggère notamment de recentrer les aides à l'apprentissage (4 milliards d'économies attendues), de supprimer les exonérations de cotisations sociales au-dessus de 2,5 SMIC (2 milliards), de réduire le crédit d'impôt recherche dans les grandes entreprises (2,5 milliards) ou encore de supprimer les dispositifs d'exonérations sur les droits de succession (9 milliards).

Avec cette purge, les exonérations en ligne directe qui font profiter les enfants d’un abattement de 100000 euros lors du décès d’un parent seraient supprimées, ainsi que les (maigres) abattement entre frères et sœurs, etc. 

De même le CAE préconise des hausses temporaires de taxes et/ou une sous-indexation généralisée des dépenses et des tranches d'imposition à titre transitoire.

Dans l’hypothèse  le salaire de base des fonctionnaires, l'ensemble des prestations sociales en espèces et le barème de l'impôt sur le revenu seraient gelés en 2025, l’État encaisserait 20 milliards d’euros, ont calculé les auteurs de la note tout en restant discrets sur l’effet de ce coup de rabot sur la croissance. 

Publié le vendredi, 23 août 2024

2 Commentaires

  • Lien vers le commentaire jamas samedi, 14 septembre 2024 Posté par jamas

    -2 tranches d'IRPP supplémentaires pour les hauts revenus, suppression d'un tas de niches et abattements fiscaux, genre 10% d'abattement professionnel pour les retraités, gel des hautes pensions du secteur public, minoration des subventions genre isolation à 1 €. largement détournées par les petits malins, restrictions sur les aides médicales, genre AME, suppression de bon nombre d'assemblées genre CESE ou agences d'état dormantes ou somnolentes, parlement à 400 députés et 200 sénateurs, 20 ministres au lieu de 40, stop aux systèmes administratifs qui doublonnent comme département-vs-région, commune -vs- com. com. avec la réunionite permanente qui suit, stop aux subventions publiques croisées, stop aux classes primaires dédoublées, restrictions des aides aux entreprises genre CICE, minoration des aides aux développement, simplification des réglementations tatillonnes qui engorgent la justice en cas de conflits d'interprétation etc, etc ...
    Tant dans les hausses d'impôts ciblées et juste selon le mot de M. Barnier, que dans la réduction des cadeaux fiscaux selon la gauche, que dans la gabegie de dépenses publiques dans un système public qui veut être partout et tout faire selon le café du commerce, que dans le système réglementaire de plus en plus kafkaïen toujours selon le café du commerce qui n'a pas forcément tort, il y a de quoi ramener largement les déficits à un très petit niveau.

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  • Lien vers le commentaire Lelievre mardi, 10 septembre 2024 Posté par Lelievre

    C est toujours les petits revenus qui vont subir la suppression de l exonération de succession de 100000 €. Les gens avec de gros moyens ont des parades pour éviter de payer trop de frais de successions.
    Dans les années 70 . Les produits de luxes subissaient une Tva à 33,33 % pourquoi ne pas revenir sur une telle taxe supportée par la consommation.


    par ces mesures

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