Budget 2026 : Bercy promet de lever le voile sur l'utilisation des impôts

Écrit par Alexis Constant

Bercy propose aux contribuables de savoir où passent leurs impôts… sans fournir de mode d’emploi.

Après Gabriel Attal qui, en 2024, promettait aux contribuables de mettre en place un dispositif permettant d’affecter librement une partie de leurs impôts, c'est au tour d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, de sortir un lapin fiscal du chapeau de Bercy.

De la transparence avant toute chose : fini l’opacité budgétaire ! Amélie de Montchalin annonce que tout Français pourra flécher l’utilisation de ses impôts. Objectif : associer citoyens, parlementaires et collectivités locales à l’élaboration du budget 2026.

Jusqu’à présent, argumente la ministre, la construction du budget donnait aux contribuables le sentiment d’être mis devant le fait accompli. Désormais, Bercy assure qu’il clarifiera la donne et organisera des échanges partout en France pour détailler la situation des finances publiques, les contraintes budgétaires et les choix à venir.

Les parlementaires devraient être consultés trois fois par an – en avril, avant l’été et à l’automne – pour être tenus au courant de l’évolution des recettes et des dépenses afin qu’ils anticipent les « ajustements nécessaires », comprendre les mauvaises surprises qu’ils devront annoncer aux électeurs.

Cette promesse de transparence laisse pas mal de monde narquois, l’utilisation des recettes publiques (1 455 milliards d’euros en 2023) étant déjà balisée, en tout cas dans ses grandes masses.

La protection sociale absorbe 43 % des dépenses publiques.

Sur 100 euros dépensés, 18,50 vont aux retraites et 15,70 à la santé, la politique familiale ne représentant que 3,80 euros.

L’éducation (enseignement scolaire et supérieur) totalise 7,40 euros alors que la Défense, que la crise entre l’Ukraine et la Russie a ramenée sur le devant de la scène, ne récupère que 6 euros sur 100.

La charge de la dette pèse déjà lourd : elle mange 9 % du budget de l’État, soit 3,55 euros pour 100 euros de dépense publique.

Enfin, les collectivités locales, que le gouvernement Barnier prévoyait de mettre à la diète, captent 18 % des dépenses.

Avec cette promesse de transparence budgétaire, Bercy tente de redonner confiance aux Français en leur offrant une vision de l'utilisation de leurs impôts.

Reste à voir si cet énième engagement se traduira par des actes concrets. Favorable à « l’impôt participatif » promu par Gabriel Attal, Amélie de Montchalin n’a, par exemple, proposé aucun mécanisme permettant aux contribuables de choisir l'affectation de leurs impôts…

Publié le lundi, 03 mars 2025

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