Albi : une passerelle facturée 12 millions d’euros !

Les contribuables albigeois ont des raisons d’être en colère : promise il y a 10 ans pour 3,1 millions d’euros, la passerelle piétonnière et cyclable enjambant le Tarn va finalement coûter plus de 12 millions à la Cité épiscopale.

C’est une histoire de gaspillage comme seules les municipalités parviennent à les inventer. Il y a une décennie, la mairie divers droite d’Albi a lancé la construction d’une passerelle de 180 mètres de long.

Ancrée dans le viaduc ferroviaire enjambant le Tar elle devait relier le parc de Pratgraussals et la Vieille Ville, par ailleurs magnifique.

En 2014, le document de présentation du projet évaluait ce chantier à 3,1 millions d'euros HT, une enveloppe supplémentaire de 1,5 millions d'euros HT étant prévue pour la « requalification des espaces publics associés ».

Dix ans plus tard, la facture a bondi. Le coût de ce passage réservé aux piétons et aux cyclistes atteindra au moins 12,5 millions d'euros.

Sans compter les frais de justice et les honoraires d'avocat, à la suite du contentieux opposant la mairie et un prestataire devant le tribunal administratif.

Car la construction de cette passerelle fait penser à une guerre de tranchée architecturale. Sans entrer dans le détail, il faut retenir que, à peine démarré, le chantier est entré en période d’hivernage.

Une première fois, à cause de la liquidation judiciaire d'un prestataire. Puis, lorsque l’entreprise chargée du chantier a jeté le gant en évoquant divers problèmes de sécurité. 

Enfin, un litige a opposé la mairie que dirige Stéphanie Guiraud-Chaumeil (Horizons) et le cabinet d'architecture à l’origine du projet de franchissement.

Durant cet interlude, aussi marqué par le Covid, les éléments de la passerelle ont été laissés à l’abandon en bordure du Tarn. La rouille s’est mise de la partie. 

C’est finalement à l’entreprise italienne MAEG que la Communauté d'agglomération de l'Albigeois a confié le transfert du flambeau en 2023.

Un chantier XXL : montage à blanc, sablage et remise en peinture des tronçons abandonnés, création des niches dans lesquelles seront insérés les ancrages de la passerelle, etc. 

Au final, 9 tronçons transportés par des barges d’où ils seront grutés, vont être positionnés sur le flanc du viaduc avant travaux de finition.

Objectif : une mise en service à horizon 2025.

Ces opérations qui ont un effet démultiplicateur sur le budget initial ne vont pas arranger la situation d’Albi.

Une ville à laquelle l’Argus des communes de Contribuables Associés attribue une note de « santé financière » de… 2,5 sur 20 !

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