Si la vocation de la fondation Coallia, une structure spécialisée dans l’accueil et l’hébergement des plus démunis, est de « s’engager pour et avec l’autre », son ancien directeur territorial du Val-de-Marnea choisi de la transformer en corne d’abondance à usage unique.
Il est soupçonné d’avoir détourné 12 millions d’euros et vient d’être mis en examen pour « escroquerie en bande organisée, détournement de fonds publics, recel, blanchiment aggravé ainsi que pour corruption active et passive ».
Un entrepreneur de 60 ans et une cheffe d’entreprise, âgée de 47 ans, ont aussi été placés sous les verrous.
Ils sont soupçonnés par le groupe financier du service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ94) d’avoir joué un rôle actif dans cette escroquerie à l’argent public via des sociétés complices.
Le subterfuge consistait notamment à souscrire des contrats avec ces entreprises en échange de commissions reversées au directeur.
L’affaire, révélée après un audit et une plainte déposée par Coallia en 2022, met en lumière des détournements massifs de subventions publiques destinées aux plus précaires.
Coallia, qui a d’abord répondu au nom d’Association pour la formation des travailleurs africains et malgaches, avait pour objectif initial la formation des migrants.
Rebaptisée Coallia en 2012, elle emploie aujourd’hui plus de 5 000 salariés et gère 760 établissements répartis dans 44 départements.
En 2022, elle a reçu 148 millions d’euros de subventions publiques.
Depuis juin 2017, Coallia est dirigée par ce que certains appellent la « bande à Borloo ».
Elle est présidée par Jean-François Carenco, ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo. Il est épaulé par Arnaud Richard, en poste depuis 2018, ex-député UMP puis UDI des Yvelines et conseiller parlementaire de Jean-Louis Borloo entre 2002 et 2009.
La Cour des comptes a récemment mis en lumière une gestion financière peu rigoureuse chez Coallia, et de coquets montants alloués à des cabinets de conseil externes tels que KPMG ou Zalis.
Ces sociétés ont facturé plusieurs millions d’euros pour des services de conseil. Les tarifs ont parfois atteint 1 600 euros par jour pour un expert-comptable.
Par ailleurs, en 2024, Nordine Djebarat, directeur de l’Activité chez Coallia, a été accusé de harcèlement moral et de sexisme par une employée.
Il n’a pourtant été mis à pied que quelques jours par la direction de Coallia qui prône des « principes de non-discrimination, de tolérance et de solidarité ».
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