A la loupe de la présidentielle : qui sauvera l’industrie française ?

Écrit par Aliénor Barrière
industrie-présidentielle © wdreblow0 pour Pixabay

La France affiche un déficit commercial persistant depuis 2003, proche de - 70 milliards d'euros en 2020, lequel est étroitement lié à notre désindustrialisation. Les entreprises françaises sont en effet, beaucoup moins compétitives que leurs concurrentes européennes.

Nous sommes les premiers en Europe pour la pression fiscale des entreprises : le taux d’imposition représente en moyenne plus de 60% du résultat commercial des entreprises, soit 20 points de plus que la moyenne européenne.

Alors que certains fleurons de notre industrie, comme Alstom, ont été bradés à l’étranger, comment les candidats à la présidentielle se proposent-ils de réindustrialiser la France pour enrichir à nouveau notre pays ?

Valérie Pécresse entend baisser les impôts de production de 10 milliards d'euros en supprimant la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés), en instaurant une exonération du forfait social et en exonérant les PME de CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) jusqu’à 50 milions d'euros.

Elle encouragera la contribution de nos PME à l’innovation en recentrant le crédit impôt-recherche et soutiendra l’investissement local grâce à une « Aide à l’Investissement de proximité », correspondant à un crédit d’impôt de 50%.

Elle développera une production souveraine de biens stratégiques. Enfin, elle lancera un grand plan numérique pour former 1 million de talents numériques d’ici 2030.

Marine Le Pen souhaite donner la priorité aux PME pour les marchés publics et conditionner les subventions à la création d’emplois au titre d’une politique d’aménagement du territoire.

Elle supprimera la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) qui pénalise les PME-TPE locales et les impôts de productions qui nuisent à la relocalisation.

Elle supprimera l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les 5 premières années pour éviter leur départ à l’étranger.

Enfin, elle protègera notre économie de la concurrence déloyale et reverra les accords de libre-échange qui ne respectent pas les intérêts de la France.

Jean-Luc Mélenchon souhaite augmenter le SMIC à 1400 euros net et créer dans l’entreprise une commission de contrôle salarié sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Comme Emmanuel Macron, il revalorisera le traitement des fonctionnaires. Il fixera un salaire maximal autorisé et supprimera les stock-options.

Il rétablira la durée légale hebdomadaire à 35h et créera une garantie d’emploi : tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer d’être embauché au moins au SMIC revalorisé dans un secteur d’urgence.

Il veut refonder l’impôt sur les sociétés pour établir l’égalité devant l’impôt entre PME et grands groupes et instaurer un barème progressif en fonction des bénéfices réalisés.

Il rétablira et renforcera l’ISF, supprimera la flat taxe tax et imposera les revenus du capital comme ceux du travail.

Nicolas Dupont-Aignan veut adopter un « BUY French ACT » à la manière des Etats-Unis : réserver une large proportion d’achat publics (75% minimum) aux entreprises produisant en France lors des marché publics, comme Marine Le Pen.

Il créera un fonds d’investissement et de relocalisation dédié uniquement aux produits « Label Tricolore » doté de 5 milliards d’euros par an et piloté par la Caisse des Dépôts et Consignations qui favoriserait l’investissement productif, l’emploi et la recherche.

Il veut faciliter la transmission des entreprises en les exonérant de droits de succession sur 90% de leur valeur et instaurer une taxe numérique forfaitaire.

Éric Zemmour veut baisser massivement les impôts de production à hauteur de 30 milliards d'euros supplémentaires par an et inciter à l’investissement dans les start-ups et les PME françaises en permettant de déduire 50% de son investissement de son impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Il revitalisera les régions durement frappées par la désindustrialisation en créant des zones franches industrielles ouvrant droit à une exonération d’impôts de production et d’impôts sur les sociétés pendant 5 ans.

Il baissera le taux d’impôt sur les sociétés à 15% et protègera et maintiendra un véritable tissu d’entreprises exportatrices en supprimant les droits de donation et de succession pour la transmission des entreprises familiales.

Enfin, il exigera le remboursement intégral des aides publiques reçues par les entreprises qui délocalisent et favorisera la production française en mettant en place un Patrie-Score.

Ces mesures ne sauraient se passer d’une remise à niveau des élèves français en mathématiques : celui-ci ne cesse de baisser et constitue désormais une véritable bombe à retardement pour les entreprises et la capacité d’innovation du pays.

La réindustrialisation ne peut se faire sans maitriser un savoir scientifique minimum : l’industrie, c’est de la science appliquée.

Publié le mardi, 29 mars 2022

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