La situation des finances publiques est préoccupante.
Championne de la dépense publique, (58 % du PIB en 2022 soit 7 points de plus que la moyenne en Europe), la France garde, malgré la fin des dépenses exceptionnelles des crises « Covid » et « Inflation importée », des déficits de – 5 % du PIB en 2023, doubles de ce qu’ils étaient avant 2020 et plus élevés de deux points que les autres pays en moyenne, malgré des prélèvements obligatoires qui continuent à être aussi les plus importants de l’Union européenne.
C’est l’étendue de la couverture sociale qui constitue la principale cause de cet excès de dépenses et de la différence avec nos partenaires, avec un poids de 32 % dans le PIB contre 27 % dans l’UE.
La protection sociale devrait être équilibrée année après année. Elle nécessite donc un suivi spécifique de son équilibre financier.
Or ce suivi n’est pas correctement réalisé dans nos comptes publics et dans la communication qui en est faite.
En particulier, la présentation financière dans les documents soumis au Parlement et à l’opinion publique continue à affirmer que les interventions des administrations sociales sont équilibrées et ne contribuent pas ou peu aux déficits publics.
Ceci est inexact et constitue un discours trompeur.
Jean-Pascal Beaufret, Ancien inspecteur général des finances, chef de service à la direction du Trésor
et directeur général des impôts, directeur financier d’entreprises de télécommunications, associé au fonds de capital développement Ring Capital.
Dans un budget par nature fongible, il est parfaitement arbitraire de dire quelles dépenses sont financées et quelles autres relèvent du déficit. Le déficit est global et peut tout aussi bien être imputé aux depenses militaires qu'aux retraites. Par ailleurs l'essentiel du coût des retraites finance par l'état est celui des retraires des fonctionnaires qui ne sont pas financé par des cotisations mais directement sur le budget. Cette analyse partisan e est donc erronée.
Bien évidemment les privés paient par leurs cotisations leurs caisses de retraite propres qui sont équilibrées puisque ces caisses n'ont pas le choix ; les cotisations de l'année ayant pour but de servir les pensions de l'année.
Par contre que dire du public, tout au moins le public d'état ?
On paie au travers des impôts de l'année les retraites du moment : assez normal en soi !
Mais en plus, on paie dans les impôts d'aujourd'hui les remboursements des emprunts faits il y a 10, 20 ans pour équilibrer les budgets publics d'alors ; lesquels servaient à financer les pensions d'alors.
Donc, en fait, on paie 2 fois : pour soi d'abord, et ensuite pour les budgets publics déséquilibrés des pensionnés d'il y a 10, 20 ans.
Et cette dette publique est comme on dit ''roulée''.
Mais pas seulement. Elle n'est pas que roulée. Elle est aussi gonflée en capital d'année en année !
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