Pour relancer les voitures électriques, Matignon veut accélérer sur les taxes

Écrit par Fabrice Durtal
Pour relancer les voitures électriques, Matignon veut accélérer sur les taxes © Shutterstock

L'écologie punitive : les ventes de voitures électriques régressent et Matignon envisage de relancer le marché en taxant les modèles thermiques ainsi que certains carburants bénéficiant d'une fiscalité allégée.

Vous n’en voulez pas ? Vous en achèterez une quand même ou vous finirez submergés sous les taxes.

Les contribuables ont de quoi s'inquiéter : un document confidentiel de Matignon, dévoilé par Challenges, alerte sur le recul des ventes de voitures électriques en France (295 000 immatriculations en 2024 contre 430 000 prévues) et propose des mesures contraignantes pour relancer le marché.

Côté particuliers, le rapport envisage la suppression des avantages fiscaux sur les carburants E85 et E10, ce qui rapporterait environ 500 millions d’euros à l’État.

Pour faire bonne mesure, cette hausse de taxe serait couplée à un relèvement du malus sur les véhicules thermiques (+100 euros).

A priori, ces mesures, politiquement sensibles, cibleraient surtout les voitures fabriquées hors de France.

Pour les professionnels, une refonte de la fiscalité automobile est envisagée. Les avantages liés aux primes carburant seraient notamment supprimés, et les plafonds d’amortissement des véhicules d’entreprise non électriques abaissés d’ici à 2035.

Pour les poids lourds, le document propose la suppression des niches fiscales sur les carburants B100 et gaz naturel, ainsi qu'une baisse des péages pour les modèles électriques, compensée par une hausse pour les autres types de véhicules.

Environ 3 000 poids lourds électriques ont été financés par des aides publiques en 2023-2024, avec un objectif de 20 000 d’ici à 2030.

Par ailleurs, une proposition de loi déposée par des députés vise à imposer le verdissement des flottes d’entreprises et des collectivités, avec des quotas de véhicules électriques à respecter (20 % entre 2024 et 2026, jusqu’à 70 % d’ici à 2030) et des amendes en cas de non-conformité (2 000 à 5 000 euros par véhicule manquant).

Cependant, des exemptions et l’exclusion des loueurs de voitures suscitent des critiques, notamment de l’ONG Transport & Environnement, qui considère que ce texte n’est pas assez contraignant.

Le gouvernement soutient l’objectif mais reste prudent. Ce texte pourrait être examiné début avril à l’Assemblée nationale.

En Europe, les ventes de voitures électriques stagnent également (13,8 % des immatriculations au premier semestre 2024), notamment en Allemagne et en Suède, où les subventions ont été réduites.

Cette stagnation s'explique notamment par les contre-performances des voitures électriques : autonomie limitée, temps de recharge, nombre insuffisant de bornes, inégalement réparties selon les régions, prix plus élevé que celui d’un modèle thermique, dépréciation et durée de vie des batteries. Avec le temps, celles-ci perdent en efficacité, affectant l’autonomie et la valeur de revente des véhicules.

Enfin, de nombreux conducteurs doutent de l’autonomie annoncée par les constructeurs, qui serait seulement de 70 à 90 % des chiffres avancés, avec des baisses plus marquées en hiver (jusqu’à 20-30 % de perte).

Publié le lundi, 17 mars 2025

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