Marylise Léon, leader de la CFDT, veut financer le «réarmement» français avec une salve d’impôts

Écrit par Henri Dumaine
Marylise Léon, leader de la CFDT, veut financer le «réarmement» français avec une salve d’impôts © Antonin Albert / Shutterstock

Marylise Léon, leader de la CFDT, a estimé lundi que le réarmement militaire de la France pourrait être financé, entre autres, par une réforme des droits de succession.

Un discours si radical qu’il pourrait sembler émaner de la CGT. Pourtant, c’est bien la CFDT, réputée plus modérée, qui le porte.

Habituellement mesurée, la centrale sort la faucille et recommande de donner des coups de marteau sur la tête des « nantis » afin de cimenter la « cohésion sociale ».

Pas question de réduire les dépenses sociales : Marylise Léon réclame une réforme fiscale « audacieuse », avec une taxation accrue et progressive des revenus du capital et des successions.

Elle soutient également la proposition de certains élus écologistes, comme Eva Sas et Clémentine Autain, d’instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches » (100 millions d’euros et plus) à partir du 1er janvier 2026.

Si la somme totale des impôts et prélèvements déjà acquittés par ces ménages n’atteint pas 2 % de leur patrimoine, ils devront payer la différence, sans exonération pour les biens professionnels.

Selon la CFDT, cette mesure permettrait de collecter environ 20 milliards d’euros supplémentaires.

« Le ciment de notre société, c’est l’impôt. Ceux qui en ont les moyens ne peuvent plus se soustraire à leurs responsabilités », affirme Marylise Léon. Un souci de cohésion que nul Français ne peut ignorer !

En 2023, la France s’est classée au premier rang des pays de l’OCDE en termes de ratio impôts/PIB (43,8 %), pour la deuxième année consécutive, juste devant le Danemark.

La responsable syndicale appelle également à la tenue d’une conférence sur les finances publiques et indique s’être entretenue avec Éric Lombard, ministre socialiste des Finances.

Selon elle, un président réticent à augmenter les impôts condamnerait la France à une impuissance stratégique.

Réceptif, Emmanuel Macron a laissé entendre, il y a quelques jours, qu’un nouvel effort financier serait demandé aux Français en 2026.

Publié le mercredi, 19 mars 2025

2 Commentaires

  • Lien vers le commentaire jamas mercredi, 26 mars 2025 Posté par jamas

    Parente avec le directeur des publications de C.A. ? ?
    M. Léon, S. Binet dans le milieu syndical mais aussi ailleurs dans les instances publiques, combien de dirigeants sont issus professionnellement de milieux publics ou parapublics alimentés majoritairement par l'argent public ? combien de dirigeants croient qu'on peut toujours gonfler les ponctions publiques, eux qui n'ont connu tout au long de leur vie que l'argent qui tombe d'en haut, régulièrement toutes les fins de mois ? Sans se soucier d'aller chercher les chèques qui approvisionnent la caisse générale pour que cela leur arrive avec une régularité de métronome mensuelle ou bimensuelle sur leur compte en bancaire ?
    Augmenter les ponctions sur les hauts revenus, mettons. Mais en diminuant en même temps les ponctions en dessous. Et les dépenses publiques tous azimuts aussi. Et puis surtout, le summum, en diminuant également par la même occasion la montagne insurmontable de dettes publiques qu'on refile à 3 ou 4 générations après nous.
    Car 57% de dépenses publiques sur PIB, 6% de dettes publiques sur PIB bientôt chaque année, ça suffit. C'est largement trop.
    Mais ces responsables s'en foutent. Qu'ils puissent vivre du système et se dire qu'ils sont incontournables, c'est apparemment ça l'essentiel pour eux !

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  • Lien vers le commentaire Lampert mercredi, 19 mars 2025 Posté par Lampert

    Les syndicats devraient rester à leur place. La politique n’est pas dans leur champ d’action. Ceci dit si cette chère dame veut plus de cohésion elle pourrait déjà demander à ce que les revenus des principaux leaders syndicaux soient enfin rendus publics cela renforcerait la cohésion sociale et syndicale… ou pas.

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