En réalité, ce n’est pas si simple. Le premier quinquennat s’est certes soldé par une baisse du chômage, mais paradoxalement, par également une hausse de la précarité : les nouveaux emplois comptent beaucoup de contrats d’alternance et d’autoentreprises.
Cela s’explique par les aides dont bénéficient ces catégories : pour chaque recrutement d’un alternant, l’entreprise bénéficie depuis juillet 2020 d’une aide exceptionnelle de 8 000 euros pour un majeur et de 5 000 euros pour un mineur.
Quant aux start-up, elles comptent beaucoup sur leurs levées de fond. Mais quand celles-ci baissent, comme cela est le cas aujourd’hui, les conséquences sur les embauches ne se font pas attendre : CB Insights a calculé que les start-up avaient levé 149 milliards de dollars dans le monde au premier trimestre 2022, soit près de 20% de moins qu’au dernier trimestre 2021.
Conséquence, les plans de licenciement se multiplient.
C’est en particulier le cas pour les entreprises de livraison à domicile. Gorillas, une start-up allemande très présente en France a ainsi licencié 300 employés. Gopuff, son concurrent américain, s’est également séparé de plusieurs centaines d’employés.
Chez Gentir, une société turque, ce sont près de 4 500 employés qui se retrouvent au chômage, soit 14% de leur masse salariale. Si les entreprises de livraison rapide battent de l’aile, ce sont tous les livreurs qui seront impactés au bout de la chaîne, déclenchant des faillites en cascades dans le petit monde des autoentreprises.
Par conséquent, la baisse du chômage si miraculeuse en ces temps de crises risque fort de subir un coup d’arrêt.
Tout le monde ne peut certes pas être en CDI, mais appuyer une baisse du chômage sur une hausse du nombre d'alternants et d'autoentrepreneurs n’est qu’une façon de jeter de la poudre aux yeux.
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