Les dépenses de personnel de l’État continuent d'augmenter : 138,8 milliards d’euros en 2022

Écrit par Henri Dumaine
recrutement-fonction publique-désaffection © freepik

L’État a réussi une prouesse budgétaire en 2022 : voir son effectif global écorné de plusieurs milliers de postes tout en faisant croître sa masse salariale.

 

Les dépenses de personnel de l’État continuent d'augmenter : selon le dernier rapport de la Cour des comptes, elles se montaient à 138,8 milliards d’euros en 2022, (+ 3,1 % à champ constant), et ce malgré une timide baisse des effectifs.

Même s’il s’agit d’une goutte d’eau dans la masse compacte des agents directement rattachés à l’État (2,52 millions de fonctionnaires), on relève une diminution de 5 884 postes en 2022.

Cette tendance va à contre-courant du volontarisme de l’exécutif qui prévoyait le recrutement de 767 ETP (équivalent temps plein) dans sa loi de finances initiale 2022. Soit un différentiel de 6 611 emplois par rapport à cette estimation.

Il s’agit de la plus forte baisse observée depuis 2013.

Elle est notamment imputable aux difficultés de recrutement de l’État employeur. Dans un contexte de reprise du marché du travail, la sécurité de l’emploi ne suffit plus à séduire les candidats, la sphère publique offrant, par ailleurs, des perspectives d’avenir moins dynamiques que le privé.

Le même phénomène a été observé en 2021. Un exercice budgétaire marqué par une baisse des effectifs représentant 3 750 ETP (équivalent temps plein).

En 2022, les effectifs reculent notamment dans les ministères économiques et financiers, les ministères sociaux et le ministère chargé de l’Écologie, alors qu’ils augmentent dans les ministères de l’Intérieur et de la Justice.

statistiques Fipeco

Source graphique : Fipeco.fr

Désaffection de personnel : l'Education nationale en première position

Parmi les ministères les plus touchés par cette désaffection, l’Éducation nationale.

L’entropie du système public, détourne les jeunes actifs du métier d’enseignant. Les effectifs ont diminué de 4 424 personnes en 2022, alors que l’État prévoyait une cinquantaine de recrutements.

Le ministère des Armées ne parvient pas non plus à susciter des vocations. Il perd 1 018 agents en 2022.

Du côté de Bercy, l’ajustement des effectifs continue avec 1 624 emplois en moins en 2022 (124 suppressions de plus que prévu).

Ce sont essentiellement les ministères de la Justice (+ 1 334 agents) et celui de l’Intérieur (+ 820 personnes) qui voient leurs populations progresser.

Encourageantes, ces diminutions – environ 10 000 postes de moins en 5 ans – restent très en-deçà des promesses d’Emmanuel Macron qui avait annoncé 50 000 suppressions dans la fonction publique d'État, lorsqu’il était aux portes du pouvoir.

Championne du monde en matière de jours de grève (114 jours par an), la France reste l’un des pays de l’OCDE qui compte le plus d’administratifs.

Le petit reflux enregistré en 2021 et 2022 ne doit pas faire perdre de vue que le nombre de fonctionnaires a augmenté de 1 014 000 en 20 ans, selon une récente étude de Fipeco.

La France compte aujourd’hui plus de 5,6 millions de ronds-de-cuir.

Publié le lundi, 24 avril 2023

5 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Sen lundi, 12 juin 2023 Posté par Sen

    Bonjour
    Le Gouvernement actuellement est champion du monde du recours du contrat contractuelle sans aucun gatanrie d embauche derrière?????
    Que font les syndicats ?????
    Tous les ministère actuellement prennent ds contrats contractuelle au 1 ou 2 ou 3 ans ,ensuite il jette et prend un autre contrat contractuelle ainsi suite
    Dont Mr MACRON est responsable de cette situation de précarité ds la fonctionne public

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  • Lien vers le commentaire fabrice vendredi, 05 mai 2023 Posté par fabrice

    Beaucoup de moqueries et dénigements. Ce n'est pas le nombre de fonctioonaires qui dérange, mais les affectations ! Trop dans certaines corporations et pas assez dans d'autres, comme l'hôpital par exemple. Savoir aussi que s'il le veut, un fonctionnaire peut faire une carrière intéressante, il peut passer des concours et évoluer. Il est vrai que certains attentent que ça vienne tout seul en espérant la retraite, mais des comme ça on en trouve aussi dans le privé.

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  • Lien vers le commentaire isaflo77 vendredi, 05 mai 2023 Posté par isaflo77

    Si on aime passer des heures en tracasseries administratives de plus en plus complexes et inutiles, au détriment du service au citoyen, si on accepte des rémunérations faibles avec peu d'espoir d'évolution de carrière, peu de moyens matériels pour travailler efficacement, si on adore toutes les dingueries mondialistes genre wokisme, alors on a le profil pour devenir fonctionnaire en France aujourd'hui...Mais mon Dieu, pourquoi on ne se bouscule pas au portillon ?!!!

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  • Lien vers le commentaire Lader vendredi, 05 mai 2023 Posté par Lader

    Un fonctionnaire, sauf régalien, est perçu par la majorité de la population pour ce qu'il devient au bout de quelques années : un profiteur égoïste à la remorque des autres travailleurs !!
    Pas très appétissant comme perspective de carrière !!

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  • Lien vers le commentaire fabrice jeudi, 04 mai 2023 Posté par fabrice

    C'est de la poudre aux yeux ! Effectivement l'état recrute moins de fonctionnaires, mais par contre il embauche des contractuels qu'il est possible de rémunérer hors grille statutaire. Mojns de fonctionnaires et plus de budget effectivement, Bercy en particulier a embouché des contractuels payeint à prix d'or, ce qui ne peut pas faire baisser la masse salariale.

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