Sondage Ifop pour “Le Cri du contribuable” : pour 76% des Français, la relance doit passer par une diminution des impôts

Écrit par Contribuables Associés

Selon un sondage Ifop pour le Cri du Contribuable, 66% des Français s'attendent à une augmentation des prélèvements mais pour 61% d'entre eux, cela aura un effet défavorable sur la croissance.

 

A peine élu, François Hollande s’est présenté comme l’homme par qui la croissance se retrouve au cœur du débat national et européen. Politiquement, c’est un positionnement plus avantageux que de s’ériger en défenseur de l’austérité (souvenons-nous que l’emploi du terme plus modéré de rigueur avait valu à Mme Lagarde un savon de l’Elysée…)

Angela Merkel a-t-elle apprécié que le partenaire français la confine ainsi, par contrecoup, au rôle de Mère Fouettarde de l’Europe ? la suite des relations du couple franco-allemand nous le dira.

Ce positionnement vise à prendre l’opinion française dans le bon sens du poil : il nous dessine un avenir relativement indolore, où nous n’aurions pas à payer le prix fort pour nos 35 ans de déficits. Seuls les « riches » seraient mis à contribution…

Encore faut-il que ce schéma soit perçu comme plausible, cohérent avec le reste du programme du nouveau président. C’est ici qu’intervient la fiscalité.

L’enquête confiée à L’Ifop par l’Observatoire de la fiscalité et des finances publiques nous montre que les deux tiers des Français s’attendent à ce que la présidence Hollande voie les prélèvements obligatoires augmenter. Ceux qui s’attendent à les voir baisser sont dix fois moins nombreux.

L’avenir des prélèvements obligatoires sous la présidence de François Hollande

Question : Pensez-vous que sous la présidence de François Hollande, les prélèvements obligatoires payés par les Français vont augmenter, diminuer ou ne vont pas bouger ?

Augmenter : 66%

Diminuer : 6%

Ne vont pas bouger : 28%

Quelle incidence des prélèvement accrus auront-ils sur la croissance ? une incidence négative pour 61 % des Français, positive pour 17 %.

Le jugement sur l’effet des hausses d’impôt sur la croissance de l’économie française

Questions : Pensez-vous que des hausses d’impôts auraient un effet favorable, défavorable ou aucun effet sur la croissance de l’économie française ?

Un effet favorable : 17%

Un effet défavorable : 61%

Aucun effet (réponse non suggérée) : 22%

Le tableau se complète par la façon dont les Français concevraient une remise en ordre de nos finances publiques qui favoriserait vraiment la croissance : pour les trois quarts, c’est une politique basée sur la réduction des dépenses publiques et pas sur la hausse des impôts.

La meilleure solution pour relancer la croissance

Questions : Pour relancer la croissance, vaut-il mieux selon vous augmenter la dépense publique ou diminuer les impôts ?

Augmenter la dépense publique : 24%

Diminuer les impôts : 76%

François Hollande se trouvera ainsi rapidement confronté à une tâche redoutable pour conserver la confiance de la majorité des Français : les convaincre que les nouveaux prélèvements qu’on nous annonce, tant pour réduire les déficits que pour financer les nouvelles dépenses, ne seront pas un handicap pour la croissance, cette croissance dont il veut faire son étendard. Et que ces nouvelles dépenses publiques   ne constitueront pas un fardeau supplémentaire de nature à entraver cette reprise.

La tâche sera rude, car les attitudes que cette enquête met en valeur sont communes à la plupart des catégories de population. Sur les hausses d’impôt à venir, seuls les électeurs de gauche et les salariés du secteur public émettent des avis partagés. Dans toutes les autres catégories, la croyance aux hausses de prélèvements à venir est massive.

Sur les torts fait à la croissance par les hausses d’impôts, on ne trouve pas une seule catégorie de Français pour les mettre en doute, même à gauche.

Sur le choix entre baisse des dépenses et hausse des prélèvements comme instruments de relance de la croissance ; l’opinion est également catégorique : même les électeurs de M. Mélenchon pensent qu’il vaut mieux s’attaquer aux dépenses.

Notons que les convictions des Français sur la politique fiscale qui ouvre les voies du retour à la croissance rejoignent les enseignements que les économistes du FMI ou de la BCE ont retiré de l’analyse historique d’un grand nombre de sorties de récession.

Laissons donc la conclusion à Oliver Blanchard, notre compatriote, économiste en chef du FMI. Dans ses 10 commandements pour le rétablissement de l’équilibre budgétaire, le quatrième commandement dit :

« Tu sélectionneras des outils de rééquilibrage budgétaire propices à un fort potentiel de croissance.

A cet égard, il faudra montrer une préférence pour des réductions de dépenses car les ratios de dépenses sont élevés dans les pays développés et nécessitent des taux d’imposition qui engendrent de fortes distorsions ».

Pour une fois qu’experts et sens commun arrivent à la même conclusion, il serait dommage de ne pas les écouter.

Michel Brulé, fondateur de l’institut BVA

Etude réalisée par l’Ifop pour Contribuables Associés sur un échantillon de 1 110 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé(e)) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 5 au 7 juin 2012.

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le jeudi, 21 juin 2012

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