La nouvelle présidente, Delphine Ernotte, a répondu avec une rare désinvolture aux journalistes qui l'interrogeaient sur l'avenir de la redevance. Elle a dit vouloir « le fromage et le dessert », à savoir l'extension de la redevance audiovisuelle aux ordinateurs, tablettes et smartphones, et le retour de la publicité... mais pas de réduction de dépenses de sa part.
Il y aurait en France des « crispations politiques » pour… ne pas augmenter les impôts, à en croire Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions.
Celle-ci proposait de fiscaliser la redevance audiovisuelle pour la rendre progressive, déconnectant ainsi le financement du service.
Cette idée ayant peu de chances d’être adoptée, Delphine Ernotte s’est rabattue sur celle qui semble la plus en vogue au ministère de la Culture, dont France Télévisions dépend : étendre la redevance aux ordinateurs, tablettes et smartphones, que leurs possesseurs se servent de ces appareils pour regarder France Télévisions ou non.
Notons que l’extension de la redevance était au départ invoquée pour compenser le manque-à-gagner depuis la fin de la publicité sur l’audiovisuel, décidée par Nicolas Sarkozy en 2009.
Ce qui n’empêche pas Delphine Ernotte de demander le retour de celle-ci, en sus de l’augmentation de fait de la redevance.
En revanche, de baisses de dépenses, il n’est pas question, à part peut-être le non-remplacement des départs en retraite et la « modération salariale » (non-chiffrée), qui n’étaient que des promesses préalables à son élection, et qui n’ont fait l’objet d’aucune annonce depuis.
Au final, on le sait, ce seront les contribuables-usagers qui passeront à la caisse, pour un montant global de plus de 3 milliards d’euros.