Ils seraient encore une petite douzaine en 2017, rattachés au ministère des Affaires étrangères sans être affiliés à aucun pays. On les appelle les « ambassadeurs thématiques » ou bien encore les « ambassadeurs itinérants »… Ils exercent des missions variées liées à un enjeu particulier ou à une aire géographique : lutte contre le sida, changement climatique, partenariat oriental de l’Union européenne et de la Mer Noire …
Ces fonctions sont souvent des recasages dorés pour des politiques. Ainsi, Ségolène Royal (recalée du gouvernement), va prochainement devenir « ambassadrice des pôles » sur décision d’Emmanuel Macron; tandis que Didier Le Bret (candidat socialiste aux législatives 2017 dans la 9e circonscription des Français de l’étranger) avait été nommé en 2015 « ambassadeur à la gestion des crises à l’étranger », ou bien encore Claude Jeannerot, ancien sénateur socialiste du Doubs, nommé en avril 2016 « ambassadeur chargé des relations sociales internationales »…
Par le passé, Gilles de Robien (ancien ministre de l’Éducation nationale) avait été nommé « ambassadeur chargé de la cohésion sociale », Xavier Darcos (ancien ministre de l’Éducation nationale et du Travail), « ambassadeur pour le rayonnement du français à l’étranger », Michel Rocard (ancien Premier ministre), ambassadeur des « pôles »…
Aucune liste publique des « ambassadeurs itinérants » n’est disponible sur le site du ministère des Affaires étrangères : dans ce domaine, l’opacité est de règle. C’est aussi le plus grand flou sur le montant exact des rémunérations de chaque « ambassadeur thématique », il n’est pas non plus possible de connaître le nombre exact de personnes attachées à un cabinet, ni les frais de missions afférents…
Nous avons épluché des dizaines de pages du Journal Officiel, consulté de nombreux rapports, mais le Quai d’Orsay ne dévoile pas aisément tous ses secrets !
Le sénateur Richard Yung a publié une liste dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2013. Après vérification, un certain nombre d’ambassades itinérantes ont été fermées depuis 2013, d’autres semblent avoir été reléguées aux oubliettes, de nouvelles ont été créées…
En effet, bon nombre d’ambassades thématiques sont des postes taillés sur mesure pour repêcher d’anciens politiques ou des diplomates en fin de carrière : une fois la mission terminée, ou une élection en vue, ces ambassadeurs abandonnent leurs fonctions de pacotille.
Ainsi, Michèle Ramis, « ambassadrice chargée de la lutte contre la criminalité organisée » est devenue – par décret d’avril 2017 – « ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en Roumanie » …
Voici ci-dessous la liste des 12 ambassades thématiques :
Selon la sénatrice UDI Nathalie Goulet, interrogée en 2015 par l’émission Pièces à conviction sur France 3 (voir le reportage « Nos très chères ambassades »), ces postes thématiques sont l’expression d’un « véritable copinage aux frais des contribuables »…
Benjamin Izarn
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