Ah, Lyon ! Ses lumières du 8 Décembre… Sa gastronomie… Sa basilique de Fourvière… Sa place Bellecour où s’amassent les jeunes malandrins dépouillant qui possède le portefeuille et molestant qui possède la beauté… Et surtout, son Opéra, élu meilleur Opéra du monde en 2017 !
Pour le Lyonnais, l’Opéra situé face à l’hôtel de ville est connu pour ses nombreux skaters et danseurs de hip-hop qui utilisent le parvis pour répéter des figures, au son des bus menant place Saint-Paul et des clapotis du Rhône.
Mais ce que ne sait en général pas le Lyonnais, c’est que cet Opéra est financé à 78% par des fonds publics – un budget de plus de 38 millions d’euros en 2019 – et que les impôts n’ont pas servi qu’à financer des réinterprétations de la "Flûte enchantée" : selon la chambre régionale des comptes, les frais de fonctionnement de Serge Dorny, l’ancien directeur général, ont presque tripé de 2010 à 2014, et ont continué d’augmenter ensuite.
Voyez plutôt :
D’ailleurs, si l’on en croit les magistrats ayant réalisé l’audit :
« L’ampleur de ces remboursements témoigne d’une conception parfois extensive de
la notion de frais engagés à l’occasion de déplacements, missions ou
représentations. Dans la mesure où la nature de ces dépenses n’a jamais été cachée,
mais au contraire systématiquement justifiée, sans que les administrateurs y prêtent
véritablement attention, ces remboursements ne vont toutefois à l’encontre
d’aucune règle interne qu’il revenait d’ailleurs aux administrateurs d’établir »
Le problème de ces dépenses n’est pas que leur nature ou leur montant : le problème, c’est surtout leur fulgurante augmentation, injustifiée au regard du nombre de places vendues qui n’a pas augmenté en même temps.
Dans n’importe quelle entreprise privée, un tel phénomène poserait de sérieuses questions sur la légitimité du gestionnaire : de deux choses l’une, soit le dirigeant est incompétent, soit il est malhonnête, ou un mélange des deux.
Si le dirigeant est seul à posséder l’entreprise, il peut se montrer aussi incompétent qu’il le souhaite (quitte à se faire épingler par le FISC si les frais sont injustifiables) : seule la probité compte, avant la compétence, puisque chacun est libre de mal gérer une entreprise tant qu’elle survit.
Si le dirigeant a des comptes à rendre aux actionnaires, nul doute qu’une telle augmentation des frais de fonctionnement amènerait à son licenciement, ou en tout cas à l’ordre de réduire considérablement la voilure l’année suivante.
L’Opéra de Lyon étant financé majoritairement par des subventions, l’augmentation des frais de fonctionnement passe plus facilement inaperçue, puisque nous, les contribuables, sommes une vache à lait qui a rarement conscience de la manière dont on la trait.
Le plus cocasse, c’est que les collectivités locales étaient parfaitement au courant de ce train de vie fastueux :
La situation ne changera hélas pas tant qu’il n’y aura aucune mesure concrète : l’une d’entre elles serait de laisser les Contribuables choisir quelles entités ils peuvent subventionner ou non.
En attendant, les contribuables français peuvent se sentir soulagés : Serge Dorny utilisera l’argent du contribuable allemand, puisqu’il est maintenant patron de l’Opéra de Munich.
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