Benoît Perrin : avec Anne Hidalgo, Paris, c'est "Poubelle la vie" [Interview Valeurs actuelles]

Écrit par Contribuables Associés
capture d'écran-valeurs actuels © capture d'écran Valeurs actuelles

 

« Vous avez adoré la série américaine Emily in Paris avec ses clichés, sa vision fantasmée et aseptisée de la vie parisienne? Sans doute détestez-vous alors sa version française, “Anne Hidalgo in Paris”, avec ses rues jonchées de sacs-poubelles sous lesquels grouillent les rats... non, les “surmulots”, selon Douchka Marko vice conseillère déléguée auprès du maire du XVIIIe arrondissement chargée de la condition animale. Voilà le résultat de trois semaines de grève de ramassage des ordures. « Si le service public faisait preuve d’honnêteté intellectuelle, après avoir produit la série marseillaise Plus belle la vie, ils se serait lancé dans la production d’une nouvelle série télévisée à Paris, “Poubelle la vie” », s’amuse Benoît Perrin, directeur de Contribuables Associés. Certains ont brocardé la situation : de la photo de la maire de Paris, souriante et vêtue d’un sac d’ordures, sous laquelle on lit « Ce soir je serai la poubelle pour aller danser », au rat du film Ratatouille interrogé par une chaîne d’information, qui explique: «Initialement,j'avais prévu de rester le week end à Paris, mais je prolonge, car c’est open bar. » Même Pierre Perret, que l’on croyait rangé des guitares, s’y est mis d’un «Pauvre Paris devenu si cra-cra, on sait bien qui t'a fait ça. C'est les crânes de piaf dégourdis, qui bouffent des graines à la mairie. » Beaucoup pointent du doigt la gestion délétère: «La collecte des déchets à Paris relève d’une gestion opaque, socialiste, inefficace et onéreuse », s’emporte Benoît Perrin. Opaque, car la Ville ne publie pas de comptabilité analytique alors que la loi de 2015 l’y oblige, ce qui ne permet pas de distinguer le coût de la collecte de celui du nettoyage public. «Socialiste, parce que les éboueurs de la Ville travaillent moins que la durée légale de 1734 heures annuelles », ajoute Benoît Perrin. Socialiste aussi, car la moitié de Paris est gérée par le secteur public. Et onéreuse si l’on se réfère à un rapport de la Cour des comptes, qui, il y a plusieurs années déjà, mentionnait un coût moyen de la collecte par un prestataire privé de 124 euros par tonne de déchets contre une fourchette de 144 à 344 euros à Paris. Une illustration par les chiffres qui montre que « même le prix plancher de la Ville est significativementplus élevé que celui du privé », insiste celui qui dénonce aussi « les effets de la politique de nationalisation des logements, 40 % de logements sociaux en 2035, qui se traduit par une déresponsabilisation et une diminution de la propreté ».

Extrait de l'article à retrouver dans le numéro de Valeurs Actuelles de la semaine du 30 mars 2023.

Publié le mercredi, 05 avril 2023

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