Lors de cet entretien du 26 janvier, Éric Lombard, ancien directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras financier de l’État, affirme qu’il n’y aura pas de tour de vis fiscal supplémentaire introduit lors de la commission mixte paritaire (CMP) examinant le budget 2025.
À l’écouter, le ministre des Finances, que ses détracteurs surnomment Droopy, semble attaché à son passé socialiste par un élastique le maintenant à l’écart de la modernité.
Quand on lui fait remarquer que les impôts sont trop lourds, cet ancien rocardien répond que la réticence à l’impôt est suspecte.
Quand on souligne que la France est la patrie des fonctionnaires, celui qui fut conseiller de Michel Sapin à la Justice, comme à Bercy, rétorque que leur nombre n’est pas un problème et que certains travaillent trop.
Quand on lui suggère d’instiller un peu de libéralisme dans une nation étouffée par les normes, ce macroniste assure que la France est un « pays d’État » qui n’a jamais été libéral à l’exception d’une courte période au 19ème siècle.
Quand on relève que l’administration Trump va baisser l’impôt sur les sociétés à 15 % pour les entreprises produisant aux États-Unis, alors que la France se prépare à surtaxer le « made in France », l’ancien directeur général de Generali France évite de répondre directement à la question.
Inutile de compter sur Éric Lombard pour sortir des oppositions binaires, ses œillères l’en dissuadent !
Il a confirmé reprendre certaines propositions budgétaires du gouvernement Barnier. Parmi elles, des hausses d’impôt. Pour le ministre des Finances, c’est moins le niveau des prélèvements que la stagnation des ressources qui pose un problème.
La contribution différentielle sur les hauts revenus reste au programme.
Cette surtaxe vise environ 25 000 foyers aisés (revenu fiscal de 500 000 euros pour un couple).
Elle crée un effet de cliquet fiscal en garantissant que la somme totale des impôts acquittés (impôt sur le revenu, flat tax, contribution exceptionnelle sur les hauts revenus) atteint un taux minimal de 20 %. Si ce seuil n'est pas respecté, le contribuable devra verser la différence au fisc.
Éric Lombard a promis que les impôts directs sur les ménages « moyens » n’augmenteraient pas, ainsi que la revalorisation du barème de l’IR (2 %) et l’abandon d'une taxation spécifique sur les retraites (en 2025) pour financer la protection sociale.
Cela n’empêchera pas certaines taxes de grimper.
Par exemple, les droits de mutation à titre onéreux. Bercy laisse les départements libres d’augmenter les frais de notaires de 4,5 % à 5 % entre 2025 et 2028, ce qui va déclencher une course à l’échalote fiscale.
Éric Lombard a confirmé la création d’une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises (CEBGE). Elle ciblera les quelque 400 sociétés qui réalisent un chiffre d'affaires d'au moins 1,5 milliard d’euros et devrait rapporter 8 milliards d’euros à l’État, affirme Éric Lombard.
Parmi les pistes d’économies évoquées, le ministre des Finances a confirmé que les agences et opérateurs d’État seraient ponctionnés, tout en précisant qu’aucune d’entre elles ne serait fermée, « car aucune n’est inutile ».
En marge, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, a indiqué que le gouvernement prévoyait plusieurs mesures d’économies sur la fonction publique, dont une baisse de l’indemnisation des agents publics en arrêt maladie et un gel du point d’indice.
Le passage à 3 jours de carence, comme dans le privé, a revanche été évacué.
Ces différents points seront abordés lors de la commission mixte paritaire de ce 30 janvier, puis examinés à l'Assemblée nationale, avant l'examen du PLFSS.
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