Les problèmes à résoudre sont colossaux. Mais les dirigeants politiques indiens, conscients de l’importance des fraudes et gaspillages, n’ont pas eu peur de s’y attaquer.
Le 1er janvier 2013 l’Inde lancera la mise en place d’une gigantesque réforme du versement de ses allocations sociales : 29 prestations différentes, comme les bourses d’étudiants, les retraites, les allocations aux handicapés, les subventions pour l’énergie ou la nourriture… seront remplacées par un seul versement direct périodique sur les comptes bancaires des allocataires.
La réforme est progressive : elle démarre le 1er janvier dans 16 Etats comme Tripura, dont 90 % des 3,7 millions d’habitants utiliseront le nouveau système. Tous les Etats seront couverts à la fin de 2013 et dès 2014 la moitié des allocataires, soit 300 millions d’Indiens, recevront ainsi leurs allocations.
Le but est de réduire les gaspillages et les coûts de distribution, et de vérifier que seuls les bénéficiaires pauvres en profitent. L’ancien Premier ministre Rajiv Gandhi estimait que 85 % des allocations indiennes étaient gaspillées.
Le moyen est d’abord la distribution à la population indienne concernée par ces allocations de cartes d’identité biométriques enregistrant les empreintes digitales. 210 millions de cartes ont déjà été distribuées et des lecteurs de ces cartes, connectés à des fichiers centraux, ont été fournis aux autorités qui doivent les émettre et les contrôler.
Une société française, Morpho, filiale de Safran, un leader mondial dans ce domaine, est d’ailleurs l’un des principaux fournisseurs de ces cartes.
Il faut ensuite que les bénéficiaires ouvrent un compte bancaire et puissent l’utiliser. Dans un pays à 30 % illettré, à 70 % rural, où la plupart des villages n’ont pas l’électricité, le problème n’est pas simple. Mais l’usage des téléphones mobiles, rechargés sur les batteries des camions, se généralise. C’est par eux que seront utilisés la plupart des comptes bancaires.
Les problèmes à résoudre sont colossaux. Mais les dirigeants politiques indiens, conscients de l’importance des fraudes et gaspillages, n’ont pas eu peur de s’y attaquer.
Une leçon pour nos dirigeants ( le député Dominique Tian a évalué la fraude aux prestations et cotisations sociales à près de 20 milliards d’euros par an, ndlr) pour qui la mise en place d’un tel système serait beaucoup plus facile qu’en Inde.
Alain Mathieu, président de Contribuables Associés
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