Cinéma français : ingratitude et Sofica

Dénoncé par le Sénat comme une niche fiscale "trop avantageuse", le dispositif des SOFICA (qui permet de défiscaliser en investissant dans le cinéma et l'audiovisuel) a été reconduit pour 3 ans par le gouvernement. Ce dispositif a connu, en 2023, une année record avec 73,07 millions d'euros de collecte. 

La niche fiscale SOFICA (Sociétés de financement du cinéma et de l’audiovisuel), gérée par le fameux CNC (Centre national du cinéma), représente tous les ans un manque à gagner de 35 millions d’euros pour l’État, par le biais d’une réduction d’impôt de 48 % offerte aux investisseurs privés plaçant leur argent dans ces sociétés de financement du cinéma et de l'audiovisuel (séries) français.

L’investissement est en pratique à perte et l’épargnant ne s’y retrouve que grâce à la réduction d’impôt.

En effet, le dispositif finance en général des films que le public ne veut pas voir et qui ne rapportent rien.

Et quand ils en rapportent, la profession tient néanmoins à témoigner son manque de gratitude, telle Justine Triet la réalisatrice d’Anatomie d’une chute, dernière Palme d’or à Cannes, qui a reçu 700 000 euros des SOFICA pour un budget total de 6,2 millions d’euros tout en dénonçant, lors de remise de la Palme, « la marchandisation de la culture défendue par le gouvernement néo-libéral ».

Les investisseurs apprécieront.

Ce même gouvernement n’est cependant pas rancunier puisqu’il proroge pour trois ans, sur proposition des socialistes, le dispositif qui arrivait à terme cette année, malgré un rapport du Sénat s’interrogeant sur le caractère exorbitant de la niche et proposant de la réduire.

La gauche culturelle n’aime pas les capitalistes mais elle aime leur argent.