Selon l'IGAS, les aides personnelles au logement, destinées aux foyers les plus modestes, atteignent 16 milliards d'euros par an. Elles ne suffisent pourtant pas à compenser l'augmentation du prix des loyers qui n'est pas prête de s'arrêter.
Dans un récent rapport, l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) évalue le montant des aides personnelles au logement. Elles concernent, selon cette administration, 6,3 millions de personnes pour un montant de 15,938 milliards d’euros par an. Elles représentent plus du tiers de la totalité des aides au logement qui atteint 40,6 milliards d’euros par an.
Ces aides personnelles ciblent les personnes dites modestes, puisque l’ensemble des bénéficiaires appartiennent au 3 premiers déciles (ie, les 30 % les plus pauvres) et seulement 33,7 % d’entre elles ont un emploi. L’effet redistributif de ces aides est fort, et permet de diminuer le taux d’effort des ménages bénéficiaires (iela part du loyer dans leurs revenus), mais il s’est atténué ces dernières années.
En effet, les politiques publiques de raréfaction du foncier en œuvre depuis plus de 15 ans, responsables d’une hausse de plus de 150 % du prix de l’immobilier, a eu bien évidemment des conséquences sur la hausse des loyers. L’IGAS mesure une augmentation des loyers de 31,5 % sur 10 ans, que l’augmentation des aides n’a pas réussi totalement à compenser.
Des aides destinées aux pauvres mais alimentant la hausse des loyers
L’IGAS ne le met pas en évidence, mais d’autres études ont déjà prouvé que les aides aux logement pour les ménages modestes renforcent l’augmentation des loyers. Il n’est donc pas faux de dire que l’ensemble des augmentations des aides a donc bénéficié aux propriétaires et non aux locataires. Les ménages souffrent ainsi de deux effets pervers des politiques du logement : raréfaction de l’offre de biens et augmentation artificielle des capacités financières des locataires.
L’IGAS dénonce un système inefficace dont la complexité provoque le versement d’aides indues : 1,571 milliards d’euros en 2010, soit 10 % du montant des aides distribuées. La fraude représenterait quant à elle 20,5 millions d’euros seulement.
Plusieurs mesures d’économie sont proposées comme la suppression des aides pour les étudiants encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents (hors boursiers et emménagement dans une agglomération différente de celle des parents). Cette mesure ne permettrait d’économiser que 400 millions d’euros… Une paille face à l’effort qui doit être fait pour fluidifier ce secteur, et qui ne servira à rien face à l’augmentation future des loyers qu’entraînera paradoxalement leur blocage dès le 1er août 2012.
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