Lors de l’émission Bourdin direct du 6 mai 2014, François Hollande a manifestement menti lorsqu’il a déclaré « Nous avons tout fait pour que la France se remette en marche… les réformes essentielles ont été faites ».
Lors de l’émission Bourdin direct du 6 mai 2014, François Hollande a manifestement menti lorsqu’il a déclaré « Nous avons tout fait pour que la France se remette en marche…les réformes essentielles ont été faites ». Il y a un an, l’OCDE, organisme international comparant les politiques des pays développés, avait cité les réformes essentielles que la France devrait faire : « réduire les prélèvements (sur les entreprises) est une condition essentielle pour améliorer la compétitivité des entreprises, (…) la meilleure solution consistant à réduire les dépenses publiques à due concurrence ».
Cette réforme a été lancée cette année, mais elle n’est toujours pas mise en place, et, lorsqu’elle le sera, sera très insuffisante : 30 Md€ de réduction de charges sur les 140 comblant la différence avec l’Allemagne. On ne peut donc pas dire que cette réforme essentielle a été faite. Aucune des autres réformes essentielles préconisées par l’OCDE n’a été lancée, ni même envisagée : supprimer les régimes spéciaux de retraite, y compris celui des fonctionnaires, et instauration d’un régime unique par points ; assurer la convergence entre les tarifs de remboursement des cliniques et des hôpitaux ; ne rembourser les médicaments qu’au prix des génériques ; fusionner la prime pour l’emploi et le RSA ; réduire les prestations-chômage ; inciter à reprendre un emploi ; simplifier les procédures de licenciement ; allonger les périodes d’essai ; abandonner le statut du cheminot ; instaurer un SMIC-jeunes ; réformer notre système de formation ; abroger les lois Royer et Raffarin sur l’urbanisme commercial ; assouplir les horaires d’ouverture des magasins ; supprimer les contingentements dans certaines professions (« services juridiques, experts-comptables, architectes, pharmaciens, kinésithérapeutes, vétérinaires, coiffeurs, chauffeurs de taxis ») et les réglementations accroissant les coûts ( médicaments, optique, pièces détachées automobiles, transports ferroviaires ). L’OCDE préconisait aussi l’abandon de nombreux projets d’investissements publics inutiles : « lignes TGV, stades et aéroports régionaux, ministère de la Défense ». Rien de tout cela n’a été fait.
Au détour d’une phrase, François Hollande a avoué pourquoi ces réformes n’avaient pas été entreprises. Il a en effet parlé de « ceux qui pouvaient espérer avoir un retour de leur vote (ceux qui ont voté pour moi) ». 76 % des fonctionnaires ont voté pour lui au second tour de l’élection présidentielle. Le «retour de leur vote », c’était ne pas toucher à leur nombre et à leurs privilèges. Une partie importante des réformes essentielles préconisées par l’OCDE y portaient atteinte. En y renonçant, François Hollande leur a donné le retour de leur vote.
A la fin de l’émission, François Hollande a reconnu que « mon erreur a été de ne pas faire connaître l’ampleur de la crise et la dégradation de la compétitivité de l’industrie française ». Sans doute dans trois ans reconnaitra-t-il l’erreur qu’il commet maintenant : accorder le « retour de leur vote » à ceux qui ont voté pour lui.
Alain Mathieu, président d’honneur de Contribuables Associés
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