Ministres : pour leurs voyages en avion, ils préfèrent la classe affaires à la classe éco

Écrit par Fabrice Durtal
avion-france-ministre © Belish / Shutterstock

Le site Politico s’est procuré les notes de frais occasionnées par les voyages ministériels. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a obstinément refusé de fournir celles de Bercy.

En juin 2023 le site Politico a contacté plusieurs ministères afin qu’ils fournissent les notes de frais liés aux déplacements de ceux qui les dirigent.

Après un an d’attente, et le dépôt de recours devant le tribunal administratif, la plupart ont finalement répondu. A une exception près : celle du ministère de l’Économie et des Finances qui a fait la sourde oreille aux sollicitations de Politico comme à celles du juge administratif.

Le tribunal administratif devrait à nouveau se pencher sur le sujet à la fin de l’été, indique le site.

L’examen des notes de frais traduit une forte hétérogénéité selon les ministères.

Avec, aux deux extrêmes, un voyage d’une centaine d’euros dans un vol low-cost jusqu’en Égypte et un aller-retour en jet privé à destination de Singapour à 45 000 euros.

Quand ils ne peuvent pas prendre un avion gouvernemental, subordonné au feu vert de Matignon, les ministres se rabattent vers des vols commerciaux, le plus souvent en classe Affaires.

Des ministres ont recours à des jets privés commerciaux

Certaines ministres recourent aussi aux jets privés commerciaux comme ce voyage de Chrysoula Zacharopoulou, ex-secrétaire d'État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, dont le déplacement pour Bucarest a coûté 34 000 euros aux contribuables.

Tout cela pour assister à une conférence en soutien à la Moldavie et participer à la fête nationale à l’ambassade.

Autre exemple cité par Politico : le voyage de Catherine Colonna, alors ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui a affrété un jet privé pour se rendre à Berlin et assister à une réunion du G7.

Montant de la facture pour le contribuable : près de 43 000 euros.

Parmi les ministres moins dispendieux, Politico cite notamment Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre de la Transition énergétique, qui a pris un vol EasyJet qui a coûté 93 euros pour se rendre à la COP27 de Charm el-Cheikh.

Des exemples à suivre puisque la plupart des voyages ministériels en vols commerciaux s’effectuent en classe Affaires.

Officiellement, les ministres ont pour consigne de préférer le train pour se rendre d’une ville européenne à l’autre. Ce qui n’a pas empêché Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, d’effectuer un vol entre Paris et Londres, fin juillet 2022.

Ou encore Clément Beaune de se rendre à Berlin en avion pour… inaugurer, au retour, le train de nuit entre les capitales allemande et française !

Publié le vendredi, 12 juillet 2024

1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire javier samedi, 13 juillet 2024 Posté par javier

    Suis curieux de savoir pourquoi B Le Maire dissimule ses notes de frais avec autant de détermination. Vivement septembre

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