C’est encore un peu court, M. Mariton !

Écrit par Contribuables Associés

En 2014, nous avions souligné que les propositions du député de la Drôme, que ce dernier croyait révolutionnaires, étaient encore très loin du compte. Une observation confirmée par sa dernière idée d'un impôt sur le revenu « à taux fixe »... mais avec deux taux différents.

 

En septembre 2014, à l’occasion d’un petit-déjeuner/débat de la Fondation Concorde, nous avions déploré le caractère timoré des propositions du maire de Crest pour assainir les finances publiques : Hervé Mariton annonçait une baisse de 110 à 130 milliards d’euros des dépenses publiques, mais sur 5 ans, soit au mieux une baisse de 26 milliards d’euros, pas même un tiers du déficit budgétaire annuel.

Ce qui n’était pas sans rappeler un sketch des « Inconnus », « Le jeu de la vérité vraie » où un ministre, après avoir annoncé le versement d’une pension alimentaire de 4100 francs à une ancienne compagne pour élever leur enfant commun, attendait sagement la fin des applaudissements pour chuchoter « par an ».

C’est un peu le même principe cette fois-ci. Comme à son habitude, Mariton a claironné sa nouvelle proposition : un impôt sur le revenu à taux proportionnel fixe pour tous, communément appelé « flat tax », qui est une mesure que nous défendons depuis des années. L’an dernier, nous avions d’ailleurs lancé une pétition à cet effet, qui avait recueilli plus de 6500 signatures.

Oui mais voilà : l’impôt sur le revenu « à taux fixe » de Mariton comporte en réalité deux taux. Un taux de 2% pour les revenus inférieurs à 8000 euros par an, un autre de 15% au-delà.

Or, comme nous l’avions écrit au sujet de Jean-Luc Mélenchon qui proposait d’accentuer la progressivité de l’impôt sur le revenu :

C’est précisément l’idée à la base de l’impôt proportionnel, parfois appelé « flat tax », qui consiste à appliquer le même taux d’imposition (i.e. prélever la même proportion de leurs revenus) à tous les contribuables.

Prenons un cas fictif, avec deux ménages, A et B. Si le ménage A gagne 100 et qu’un taux de 10 % lui est appliqué, il paiera 10 d’impôt. Si le ménage B gagne 200, soit deux fois plus que le ménage A, il paiera 10 % de 200, donc 20, soit deux fois plus que le ménage A.

Quoi de plus juste que d’appliquer un taux égal aux deux contribuables ?

Quoi de plus juste en effet, M. Mariton ?

Publié le mardi, 13 octobre 2015

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