L’intention est louable : l’État volerait au secours des plus modestes dont le pouvoir d’achat serait amputé par l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières…
En réalité, le gouvernement, renforcé par les oppositions parlementaires, se comporte en véritable pompier pyromane. Au lieu de rendre leur argent aux Français, il alimente la spirale inflationniste par des mesures clientélistes et court-termistes, alors même que ses marges de manœuvre budgétaires sont réduites à néant.
Soulignons d’abord l’enfumage que constituent les principales mesures censées augmenter le pouvoir d’achat des Français : les retraites de base, les traitements des fonctionnaires et les minimas sociaux sont nécessairement indexés sur l’inflation.
Le gouvernement habille donc de belles intentions des revalorisations qui auraient été automatiques.
Grâce à la ténacité de l’opposition LR, la remise à la pompe va être portée à 30 centimes au mois de septembre.
Mais la priorité ne serait-elle pas de supprimer les taxes sur les taxes ? Ainsi, la suppression de la TVA sur les taxes sur l’énergie – un impôt contraire aux principes fiscaux fondamentaux - permettrait de baisser la fiscalité de plus de 11 milliards d’euros par an.
Cette réforme structurelle permettrait de renouer avec le bon sens en rendant leur argent aux contribuables, bien loin des petits avantages paramétriques concédés par le gouvernement.
De plus, on présente la suppression de la redevance audiovisuelle comme une mesure de pouvoir d’achat, permettant aux Français d’économiser chaque année 3,7 milliards d’euros. Mais qui serait assez aveugle pour ne pas voir que la suppression de la redevance n’est qu’un écran de fumée ?
Le financement de l’audiovisuel public sera porté par le fléchage d’une fraction de TVA, pesant donc sur tous les Français. La charge s’étend donc à tous les contribuables, sans qu’aucune mesure d’économie ne soit pas prévue pour les radios et télévisions publiques.
De même, les oppositions sont parvenues à faire voter l’allocation de 120 millions d’euros aux départements, afin de compenser intégralement la hausse de 4% du RSA.
Là encore, on privilégie les mesures court-termistes, en évitant tout débat de fond sur les dépenses publiques des collectivités territoriales ou sur le coût exorbitant de la fraude sociale.
Plus fondamentalement, l’État ne peut plus se permettre de jouer un rôle d’édredon magique face aux aléas de notre époque. L’argent magique n’existe pas, et il est illusoire de faire croire aux Français qu’ils recevront des chèques aux moindre soubresauts de la conjoncture.
Cela est d’autant plus grave que la spirale du déficit et de l’endettement ne cesse de s’aggraver.
Le déficit public devrait dépasser 5% de notre PIB en 2022, la dette publique atteignant 111,9% du PIB, soit 42 000 euros par Français. Le poids de la dette budgétaire explose. Il est estimé à 53,8 milliards d’euros, soit une croissance de 17,6 milliards par rapport à 2021.
Et l’on serait bien en peine de justifier cette envolée de l’endettement par le quoiqu’il en coûte lié à la pandémie. Les dépenses engendrées par la crise sanitaire se sont élevées à 170 milliards d’euros durant le dernier quinquennat, alors même que la dette grimpait d’environ 700 milliards d’euros.
Pourtant, les recettes de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités explosent du fait de l’inflation.
Mais cette discrète augmentation des recettes est annihilée par une croissance de même niveau des dépenses publiques (59,8 milliards d’euros de dépenses supplémentaires contre 57,2 milliards d’euros de recettes supplémentaires).
Dans le même temps, le scénario optimiste d’une reprise de la croissance permettant à l’État de renflouer ses caisses s’éloigne, alors que l’on s’approche dangereusement d’une stagflation.
Le gouvernement a longtemps surestimé la croissance et minimisé l’inflation réelle. Il est désormais au pied du mur.
Pourtant, les solutions sont simples : baisser les impôts directs et indirects, recourir à des primes défiscalisées et désocialisées plutôt qu’à des hausses de salaires, travailler à de réels plans d’économie, à commencer par une indispensable réforme des retraites.
En réalité, Emmanuel Macron préfère distribuer des chèques et ainsi maintenir les Français sous perfusion de l’État.
Monsieur Macron, pour nous redonner du pouvoir d’achat, rendez-nous notre argent !
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