La loi de finances pour 2017 est entrée en discussion à l’Assemblée nationale. L’occasion de constater une fois de plus que le débat fiscal oscille toujours entre inaction et démagogie...
Mis à part le prélèvement à la source dont l’absurdité n’est plus à démontrer, le projet de loi de finances proposé aux Français témoigne d’une pauvreté d’imagination et d’action affligeante.
Certes, les années préélectorales sont peu propices aux coups d’éclat fiscaux mais l’énergie déployée pour convaincre désespérément du bien fondé de la retenue à la source serait mieux employée à inventer de nouveaux dispositifs fiscaux de qualité.
Au contraire, le gouvernement a voulu tâter une fois de plus de la démagogie, en instaurant pour 2017 une réduction pure et simple de 20 % de l’impôt sur le revenu pour les revenus moyens.
Or, si cet impôt est tellement élevé, pourquoi ne pas tout simplement revoir le barème plutôt que dire : « On le calcule, on se rend compte qu’il est trop élevé pour les classes moyennes, on le baisse donc mais seulement pour eux… » ?
Le dispositif ainsi ciblé revient à déséquilibrer toujours plus la répartition de la charge de l’impôt en maintenant intacte la progressivité pour les plus hauts revenus.
Pourtant, ce sont précisément eux qui en souffrent le plus avec des taux à 41 ou 45 % particulièrement vite atteints et donc démotivants pour qui veut travailler ou prendre des risques financiers (sans oublier les prélèvements sociaux et autres contributions exceptionnelles…).
Tant mieux pour les contribuables qui vont en profiter mais on peut se demander, lorsque le ministre explique que cela concerne 7 millions de foyers et coûte 1 milliard d’euros, s’il ne s’agit pas là, tout simplement, d’une mesure clientéliste à 1 milliard pour tenter de rameuter les voix de 14 millions d’électeurs potentiels.
Ce qui permet d’estimer la valeur de l’électeur à 70 euros en moyenne. Chacun appréciera…
Olivier Bertaux, expert fiscaliste de Contribuables Associés
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !