Le 25 février dernier, la santé budgétaire de la France était déjà au plus mal : la Cour des comptes s’alarmait du redressement « quasiment à l’arrêt » des finances publiques.
Une crise sanitaire et un confinement massif plus tard, rien ne va plus. La crise économique post-confinement s’annonce gravissime pour toute la planète mais encore plus pour la France.
Les dépenses publiques explosent et ce n'est qu’un début.
Le 10 juin, l'OCDE (l’organisation économique des pays riches) indiquait que l'économie mondiale allait subir cette année sa pire « contraction » en temps de paix sur les cent dernières années. En France, la baisse du PIB va se situer entre 11,4 % et 14,1 % en 2020, contre 6% à l’échelle mondiale (6,6 % en Allemagne). Bonnet d’âne !
Le même jour, Bruno Le Maire a annoncé un nouveau budget rectifié pour 2020 (le troisième) qui va faire monter les mesures d'urgence à 460 milliards d'euros.
Le ministre de l’Économie anticipe une dette publique (officielle) à 120,9% du PIB fin 2020 contre 98,1% en 2019, où elle a atteint le montant invraisemblable de 2 380 milliards d’euros.
La dépense publique culminerait à 63,6% du PIB cette année, un taux jamais atteint depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un niveau de dépenses sans doute sous-évalué, estime déjà le Haut conseil des finances publiques…
De longue date, la France est, des 36 pays de l’OCDE, celui dans lequel les contribuables paient le plus d’impôts et où les dépenses publiques sont les plus élevées. Notre pays ne s’en est pourtant pas mieux sorti que d’autres, nos hôpitaux sont sinistrés, on le sait.
Où est donc passé notre argent ? Un chiffre dit tout : moins de 20 % de nos impôts servent à financer les fonctions régaliennes légitimes de l’État.
Fin mai, la ministre suédoise des Finances, Magdalena Andersson, déclarait qu’une faible dette publique « n’est pas un don de Dieu mais le résultat d’un effort ».
Ce n’est pas en France qu’on entendrait ça, c’est même tout le contraire : le 18 mars, au deuxième jour du confinement, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics osait affirmer que « nos finances étaient saines ». Quel culot ! «
Contre la crise, nous avons choisi la dette, le seul choix responsable », affirmait, le 10 avril, Bruno Le Maire… Quel irresponsable !
« Je dépense, donc je suis »
Cette crise a exacerbé les faiblesses structurelles d’une France sur-administrée mais sous-gouvernée. La remise en question n’est pourtant pas à l’ordre du jour chez nos ministres et hauts fonctionnaires. Quelle surprise !
Notre État hypertrophié et hyper centralisé n’a pas su faire face aux défis sanitaires les plus pressants, pire il semble même en ressortir épargné - si ce n’est même renforcé - eu égard au satisfecit que lui donne une majorité de Français. Dans quel pays vit-on ?
Il est possible et surtout vital de faire autrement. Ce sera la réforme ou le chaos… C’est pourquoi pendant le confinement, Contribuables Associés, alliée à d’autres structures, a développé avec des experts un autre projet de gouvernance, intitulé « Réformer pour libérer ».
Cette crise est aussi injuste car la mise à l’arrêt forcé (la quasi-mise à mort de notre économie), accable entreprises et salariés du privé, ceux qui mettent de l’argent dans la caisse. Et elle épargne la sphère publique (hors nos valeureux soignants).
Pas de dépôt de bilan, pas de baisse de revenus ou de chômage partiel, pas de licenciement pour les fonctionnaires qui ont la sécurité de l’emploi.
La question est dans toutes les dettes, pardon dans toutes les têtes : qui va payer l’addition ? On connaît malheureusement tous la réponse : c’est vous, c’est moi, c’est nous, les contribuables.
Alors ce ne sera peut-être pas un « Impôt-Covid » crié sur les toits, ce serait trop voyant, mais nous allons subir, pour sûr, une multitude d’augmentations de ces mille et une taxes (en commençant par la CSG) que compte notre pays aux 300 fromages.
On nous a promis qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts. Paroles, paroles…
D’ailleurs le concours Lépine des impôts est déjà lancé. N’a-t-on pas vu les plus hautes consciences morales de ce pays, le bal des faux-culs plutôt, type Vincent Lindon et compagnie, appeler de leurs vœux un nouvel impôt sur « les riches », la déjà fameuse taxe « Jean Valjean » ?
Création et hausse d’impôts, confiscation de votre argent sur votre compte en banque (lire notre entretien avec l’économiste Philippe Herlin), inflation pour récolter de la TVA, recours à cet impôt différé qu’est la dette…
Les hauts fonctionnaires fourbissent déjà leurs armes dans les couloirs de Bercy. Ils ne veulent pas baisser les dépenses publiques, car ils ne veulent pas scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Pour se financer, ils vont vouloir se retourner contre nous, contre nos biens, notre patrimoine, notre épargne dont ces fameux 100 milliards que les Français auraient accumulés depuis le confinement, faute d’avoir pu consommer.
Tout sera bon pour mettre leurs nouvelles taxes sur le dos du Covid.
C’est sans compter que les Contribuables Associés ne les laisseront pas faire. Nous serons là pour démonter et dénoncer toutes les manœuvres qui consisteront à augmenter les impôts sans réduire les dépenses.
Pour nous, pour nos enfants, nous voulons vivre du fruit mérité de notre travail, plutôt que du peu que l’État entend nous laisser pour survivre.