Le déficit budgétaire continue de s’alourdir malgré un niveau d'impôts record

Écrit par Alexis Constant
déficit-budget © Trez / Contribuables Associés

Selon Bercy, des recettes fiscales moins dynamiques que prévu, ont fait déraper le déficit budgétaire en 2023.

Alors que l’État se refuse toujours à trancher dans la dépense sociale, une spécialité où la France est championne d’Europe (849 milliards d’euros distribués en 2022), Bercy vient d’annoncer une nouvelle dégradation des comptes publics.

Bien que la France soit désormais affectée par un niveau de prélèvements obligatoires supérieur à celui du Danemark, le déficit budgétaire de l'État s'établirait à 173,3 milliards d'euros en 2023, environ 2 milliards de plus que prévu dans la loi de finances.

Présentée le 31 octobre dernier, la loi de fin de gestion (LFG) tablait sur un déficit de 171,4 milliards d'euros. Le solde budgétaire définitif ne sera communiqué qu'au moment du dépôt du projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes.

Selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des recettes fiscales inférieures aux attentes sont à l’origine de cet énième dérapage budgétaire.

Dans le détail, le rendement de l'impôt sur les sociétés est inférieur de 4,4 milliards d'euros aux prévisions initiales (acompte de décembre moindre qu'escompté) tandis que les recettes de TVA et de l'impôt sur le revenu ont enregistré des moins-values de 1,4 milliard chacun.

Cela a grevé les recettes de prélèvement à la source issus des déclarations de l'été 2023.

Maigre consolation, les dépenses sont inférieures de 6,2 milliards au niveau prévu, notamment grâce à « la sous-exécution des crédits des ministères (-3,8 milliards d'euros) et la moindre mobilisation du prélèvement sur recettes (-1,3 milliard d'euros) au profit des collectivités territoriales ».

Bercy promet que « les efforts de maîtrise du déficit du budget de l'État seront poursuivis au cours de l'année 2024 ». Pour y parvenir, le gouvernement ne compte pas trancher dans la dépense publique, mais augmenter les prélèvements.

Il mise, par exemple, sur l'augmentation des taxes sur l'électricité, le gaz, et le doublement de la franchise médicale. Au total, ces hausses d’impôts qui ne disent pas leur nom, devraient faire entrer 6 milliards dans les caisses de l’État.

Pour 2024, le déficit public prévu devrait se situer à 4,4 % du PIB (contre 4,9 % en 2023) affirme Bercy.

Outre le fait que cette prévision fasse de la France l’un des plus mauvais élèves de la classe européenne, certains économistes estiment qu’elle sera dépassée

Ils attendent de chiffrer le montant du geste budgétaire qui sera accordé au monde agricole avant de faire tourner leurs calculettes.

Publié le vendredi, 26 janvier 2024

14 Commentaires

  • Lien vers le commentaire PERNOT jeudi, 01 février 2024 Posté par PERNOT

    Et pourtant!
    Il y a toujours 418 milliards d'€ d'amende non réclamé par l'état pour extensions illégales de grandes surfaces!!!!!

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  • Lien vers le commentaire lou fabou jeudi, 01 février 2024 Posté par lou fabou

    Viard a raison, c'est un scandale ces augmentations. 923 parlementaires pour avoir une France dans la mouise ! 200 suffiraient largement, Le Maire veut faire des économies, qu'il vire 723 parlementaires !

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  • Lien vers le commentaire Viard jeudi, 01 février 2024 Posté par Viard

    et que dire de l'augmentation de frais de représentations de 300 et 700 euros pour les députés et sénateurs ??? la vie a augmenté...qu'ils fassent des économies comme tout le monde ! c'est une honte, un scandale ! et personne ne réagit, ne dit rien !

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  • Lien vers le commentaire lou fabou jeudi, 01 février 2024 Posté par lou fabou

    Bercy ne compte pas trancher dans la dépense publique; mais augmenter les prélèvements !! c'est de pire en pire, nous sommes les champions du monde des prélèvements et ces incompétents majeurs vont encore nous saigner; Déjà le ministre de l'économie est un imposteur, il n'a pas sa place à ce poste. Il promet des efforts de maîtrise du déficit, mais ça fait 7 ans qu'il promet et ne tient pas, il a toujours des excuses inacceptables, il nous prend pour des jambons et je suis poli. On en a encore pour 3 ans comme ça, pauvre France.

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