Une tapisserie dans une préfecture, des chaises dans un ministère, la salle des fêtes de l’Élysée (dont la rénovation récente aurait coûté 600 000 euros), tout cela, c’est le Mobilier national qui regroupe, notamment, les manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie. Le Mobilier national (350 agents, budget de 25 millions d’euros par an) dépend du ministère de la Culture.
L’institution a été littéralement clouée au pilori par la Cour des comptes. Dans son rapport du 5 février 2019, la Cour décrit une institution « à bout de souffle » et au fonctionnement particulièrement anarchique.
Mais surtout, la Cour des comptes pointe l’absence de cohérence dans l’activité du Mobilier national. Par exemple, l’Atelier de Recherche et de Création n’a produit que 25 objets depuis 2011, alors qu’il en créait 20 par an auparavant.
Plus encore, les juges de la rue Cambon insistent sur le travail dit « en perruque », à savoir « l’utilisation par un employé du temps ou des outils de l’entreprise pour effectuer des travaux qui ne correspondent pas à ceux pour lesquels il est payé ».
De quoi assurer un complément de revenu aux agents du Mobilier national.
Normalement encadrée, cette pratique doit être consignée dans des cahiers. Or la Cour des comptes établit dans son rapport qu’il n’en est rien et exige que la perruque soit désormais proscrite.
Sans parler de conflits internes au sujet de techniques de restauration qui font perdre de la valeur aux objets repris en main par le Mobilier national.
Ou le fait que les juges de la Cour des comptes pointent la consommation d’alcool sur le lieu de travail, bien loin « d’être réservée à la célébration d’événements exceptionnels ».
(Article extrait du Livre noir des gaspillages 2019)
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