Natacha Bouchart est la cumularde par excellence : maire de Calais, présidente de la Communauté d'agglomération du Calaisis, vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Le cumul de ses rémunérations s'élève à 12.089,68 euros bruts mensuels (9309 en net), alors que sa ville, déjà frappée par la pauvreté et le chômage, subit une crise migratoire sans précédent.
Récemment, Natacha Bouchart a fait scandale en devenant l’assistante parlementaire de son successeur au Sénat. (Elle a quitté son mandat parlementaire après son élection à la vice-présidence de Nord-Pas-de-Calais-Picardie.)
Devant le tollé, elle a fini par démissionner. Si le salaire qu’elle devait percevoir en tant qu’assistante parlementaire n’a pas été dévoilé, on sait qu’elle n’en avait guère besoin.
9309 euros nets par mois
En tant que maire de Calais (72.500 habitants), elle gagne 4181,62 euros bruts par mois. Comme présidente de la Communauté d’agglomération du Calaisis (97.000 habitants), elle gagne 4182,62 euros bruts par mois. En sa qualité de vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (6 millions d’habitants), elle gagne 3725,44 euros bruts par mois.
Reste à savoir si toutes ces rémunérations, qui en cumulé s’élèvent à 12.089,68 euros bruts par mois (soit 9309 euros nets par mois), seront plafonnées comme elles l’étaient lorsqu’elle était sénatrice du Pas-de-Calais (11.416 euros nets par mois jusqu’en janvier).
Natacha Bouchart a assuré qu’elle exercerait désormais son activité d’assistante parlementaire bénévolement. Mais le temps qu’elle passera au Sénat sera bien décompté de celui de ses trois mandats, pour lesquels elle est déjà si généreusement payée.
La désinvolture de Bouchart est d’autant plus choquante que Calais, 5e ville de plus de 20.000 habitants la plus pauvre de France avec un revenu moyen de 900 euros par foyer et un taux de chômage de 17%, est en proie à une crise migratoire sans précédent.
Natacha Bouchart doit donc se consacrer à plein temps à Calais, démissionner de ses autres mandats et cesser d’assister un sénateur à Paris, même bénévolement. Il lui resterait 3220 euros nets par mois (4181,62 en brut), soit 3,6 fois plus que les revenus moyens d’un foyer calaisien. Rappelons que c’est ce dernier qui, par ses impôts, finance les indemnités de Nathalie Bouchart.