Chaque année, le rapport de la Cour des comptes sur les dépenses de l'Elysée met le doigt sur de nouvelles "surprises" : cette année, on se penche notamment sur des dizaines d'oeuvres d'art et meubles anciens, "empruntés" par l'Elysée mais jamais rendus et simplement volatilisés...
La Cour des comptes a rendu public son rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République durant l’année 2013. C’est désormais la sixième année qu’elle rend ce rapport annuel qui a déjà incité l’Elysée à réduire ses dépenses ces dernières années. Mais il y a encore beaucoup de marge…
Après les sondages, l’avion présidentiel, les déplacements du chef de l’État (voir 14 millions d’euros pour les frais de déplacement de l’Elysée) et autres frais comme ceux qui ont trait à Valérie Trierweiler(voir Combien a coûté Valérie Trierweiler aux contribuables), le rapport de cette année se penche notamment sur le patrimoine mobilier des résidences de la présidence, ce qui n’avait pas été étudié depuis 2012.
On apprend avec stupéfaction que 32 oeuvres appartenant aux musées nationaux et 625 meubles du Mobilier national ont « disparu » des salons de l’Elysée, sans qu’on ne sache quand ni où ces oeuvres se sont « égarées ».
Et encore, cet inventaire date de 2007, les objets « non vus » sont donc peut être bien plus nombreux…
La Cour s’étonne en effet que les rapports des inventaires (ou « récolements ») réalisés en 2012 (avant le départ de Nicolas Sarkozy de l’Elysée) ne soient disponibles qu' »au mieux à l’automne 2014″. Faut-il vraiment deux ans pour rédiger un tel document ?
La Rue Cambon souligne aussi le vide juridique qui entoure ces “prêts” aux résidences présidentielles, contrairement aux dépôts de mobilier pour les locaux ministériels, qui sont régis par un décret de 2011. Cette pratique des prêts est un reliquat de l’Ancien Régime, au temps où le roi disposait d’un Garde-meuble et d’un service de la Maison du roi. Comme au temps de Louis XIV, le Président de la République et ses collaborateurs peuvent en principe « solliciter sans limite et sans conditions formalisées » les Musées nationaux et le Mobilier national pour emprunter des oeuvres destinées à décorer le palais de l’Elysée…
Au passage, la Cour des comptes fait remarquer que les frais d’entretien et de restauration des objets empruntés par l’Élysée, qui s’élèvent à près de 499 000 euros par an, n’ont pas à être pris en charge par les institutions mais bien par l’Elysée !
La Cour des comptes juge « impératif de ne pas s’interdire à l’avenir de déposer plainte de façon systématique dès la constatation d’un “non-vu”. L’expérience a montré que cette procédure, dissuasive, permet souvent le retour d’une partie significative des objets supposés disparus ».
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !