La simplification administrative n’est pas près de concerner les systèmes informatiques gérés par les administrations. À commencer par les logiciels de paie et de ressources humaines.
En 2007 est enfin créé un « opérateur national de paie » (ONP) des 2,7 millions de fonctionnaires employés par l’État.
Objectifs : centraliser la paie des agents, jusqu’alors disséminée entre de nombreux services dépendant des différents ministères ; réaliser 190 millions d’euros d’économies par an, via la suppression de 3 800 postes, et mettre un terme aux pratiques de paie irrégulière !
115 agents développent ce supercalculateur, sept années durant. Coût estimé : 346 millions d’euros, selon la Cour des comptes. Patatras, en 2014, le projet est abandonné !
Dans son rapport de 2015, la Cour des comptes indique deux raisons essentielles :
instabilité du personnel de l’ONP (vacance de 25 mois du poste de secrétaire général, quatre chefs du département de l’informatique en cinq ans) et réticences des administrations à lui fournir les informations nécessaires...
Autre bug informatique qui a fait beaucoup parler de lui : Louvois, le système de paie de la Défense entré en service en 2011. Un système qui n’a pas cessé d’accumuler les erreurs.
Et les militaires n’ont pas fini d’en payer les conséquences, certains sont encore criblés de dettes.
Un enfer qui a duré près de sept ans. Tout d’abord, des militaires n’ont reçu qu’une faible partie de leur solde (certains ayant une fiche de paie avec un net à payer de 3 centimes d’euros). Mais surtout, ce sont de nombreux « trop versés » que le ministère a dû réclamer. Causant, là aussi, de nombreux désagréments aux militaires – une partie d’entre eux ont été obligés de contracter des prêts pour pouvoir rembourser le trop-perçu.
Le logiciel a même envoyé des paiements à des réservistes qui n’étaient plus à l’Armée. Et pour résoudre une partie de ces problèmes, le ministère de la Défense a fait appel à une société de consultants facturée jusqu’à 1 000 euros par jour…
Coût estimé de ce gâchis : au moins 300 millions d’euros.
L’Éducation nationale n’est pas en reste s’agissant d’un logiciel coûteux et tombé aux oubliettes. Avec l’abandon du système SIRHEN – censé moderniser la gestion des ressources humaines du ministère – en 2018, Jean-Michel Blanquer a tiré le rideau sur une dépense inutile de 320 millions d’euros.
Lancé en 2007, ce projet est un échec flagrant, puisqu’à peine 18 000 agents, soit seulement 2 % des fonctionnaires de l’Éducation nationale ont été suivis par SIRHEN.
Un projet qui devait être sabordé dès 2012 mais qui a bénéficié de rallonges budgétaires et de plusieurs mises à jour jusqu’à son abandon définitif.
Mais le pire gaspillage reste la modernisation du système informatique de contrôle aérien : 2,1 milliards d’euros pour des programmes qui n’ont pas encore vu le jour.
Auteur d’un rapport sur le sujet en 2018, le sénateur UDI Vincent Capo-Canellas a pointé du doigt, dans les pages du Parisien, « la culture des ingénieurs de la Direction générale de l’aviation civile ». Ceux-ci ne cessent de modifier leurs exigences et repoussent de fait la mise en œuvre du nouveau logiciel à l’horizon 2022-2023.
Des bugs déjà relevés par la Cour des comptes en… janvier 2015 :
« Aucun document de pilotage ne récapitule les dépenses totales de chaque programme, les coûts initialement prévus, les facteurs d’économies ou de dérive. »
(Article extrait du " Livre noir des gaspillages 2019 ")
Recevez GRATUITEMENT le livre choc sur le scandale des gaspillages de l'argent public
A cette liste il est maintenant possible d'ajouter le logiciel Scribe qui devait servir aux dépôt de plaintes pour la Police. Abandon après quatre ans de développement et 12 millions d'euros dépensés.
Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.