Le système scolaire français, comme tout le reste de l'administration du pays, est soumis à une lourdeur administrative complètement déconnectée de la réalité du terrain.
Tout est parti d’un constat du des Sages de la Cour des comptes…
Oh, trois fois rien !
En substance la gestion calamiteuse empêche les professeurs d’enseigner, et de nombreux professeurs manquent à l’appel sans être remplacés : 20% des postes seraient laissés vacants…
20%, cela représente plus de deux millions d’heures qui ne sont pas remplacées sur les absences courtes, et la situation va de mal en pis depuis 5 ans.
Les familles de contribuables commencent à se sentir exaspérées, échaudées par la crise sanitaire qui n’a pas amélioré les choses, à tel point que certains en viennent, selon la Cour des comptes, à « engager la responsabilité de l’Etat devant les tribunaux pour défaut de continuité du service public de l’éducation ».
Il est bien évidemment possible d’imputer une partie de l’absentéisme des professeurs aux violences grandissantes : après tout, c’est vrai que des décapitations, menaces aux armes à feu, et passages à tabac, le tout sans être soutenu par sa hiérarchie, ce n’est pas très engageant…
Mais le plus ironique, c’est qu’une grande partie des absences est structurelle, puisque de nombreux événements empiètent sur le temps d’enseignement :
Les Sages de la rue Cambon rappellent que le temps de travail annuel varie de 540 à 972 heures, là où le temps dû par un fonctionnaire est fixé à 1607 heures.
Les Sages proposent ainsi que les missions « hors enseignement » soient enfin chiffrées, ce qui impliquerait d’exécuter les missions de formation en dehors du temps d’enseignement.
Prévisiblement, les enseignants se sont montrés farouchement défavorables à une telle proposition, mais quand on voit la nature des formations qui leur sont proposées, qui les en blâmerait ?
Au total, la Cour des comptes estime que les absences causées par l’institution elle-même représentent plus d’un tiers du coût des absences pour le contribuable (une bagatelle de quatre milliards d’euros).
Cette situation ubuesque résume la plaie d’un système bureaucratique : le management « top down », aussi appelé la gestion pyramidale.
Le principe est simple : les informations descendent des planificateurs vers les exécutants, en dépit de toute réalité du terrain. C’est ainsi qu’en partant d’une intention louable, on finit par aggraver un problème.
Pour la culture générale, ce phénomène a régulièrement été cartographié en organisation des systèmes, lire à ce sujet "Comment réussir à échouer" de Paul Watzlawick.
Ce mal touche la Police, l’économie bureaucratiquement administrée, et bien évidemment l’Éducation nationale. Il est à noter que la Cour des comptes souffre également de ce mal : au lieu de
réduire la quantité de formations inutiles, par exemple, ou de diminuer la bureaucratie pour engager plus de professeurs à budget égal, la Cour suggère aux professeurs de développer leur bivalence (terme de jargon signifiant simplement l’enseignement de deux matières).
Dans leur malheur, les contribuables ont de la chance : un tel système ne peut que s’effondrer à terme, ce qui laissera la porte ouverte à une nouvelle organisation plus efficiente. Le roi est nu, mais de plus en plus de gens le voient.
C'est ainsi que chez Contribuables Associés, nous nous inscrivons en faux face à cette folie bureaucratique. Nous l'avions déjà mentionné dans d'autres campagnes, et si vous ne l'avez pas fait, nous vous encourageons à consulter notre article sur l'enfer bureaucratiquefrançais.
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