Décès de Bertrand Lemennicier (1943 - 2019)

Écrit par Contribuables Associés
Bertrand Lemennicier © Capture d'écran France 3 - "Ce soir, ou jamais" du 7 juin 2013

L'économiste Bertrand Lemennicier est mort le 15 décembre 2019. Il était âgé de 76 ans. Il est l'auteur pour Contribuables Associés de deux études, l'une sur l'origine sociologique des parlementaires, l'autre sur la corruption des élus.

Bertrand Lemennicier appartenait à une école d’économistes – illustrée entre autres par des prix Nobel comme Gary Becker, Ronald Coase, James Buchanan ou Friedrich Hayek – qui s’efforce d’appliquer les outils de l’analyse économique à des comportements ou des relations qui n’apparaissent pas a priori de nature économique comme le mariage, le crime, le droit, la politique etc. (Source : Contrepoints).

 Professeur émérite, il enseignait l'économie à l'Université de Paris II Panthéon-Assas.Membre de la Société du Mont-Pèlerin, il était aussi administrateur et vice-président de l'Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS).

Parmi ses ouvrages : 

  • Avec Bertrand Deveaud, " Tabac, l'histoire d'une imposture : enquête sur le complot anti-fumeurs ", Paris, Grancher, 1994.
  • Avec Jacques Garello et Henri Lepage, " Cinq questions sur les syndicats ", Paris, Presses universitaires de France, coll. « Libre échange », 1990.
  • " Les Mythes de l'insécurité routière ", Nice, Le Libre Échange, coll. « Habeas corpus », 2016.
  • " Privatisons la justice : une solution radicale à une justice inefficace et injuste ", Nice, OVADIA, 2017.

Il est le co-auteur pour Contribuables Associés de deux études : 

" L'origine sociologique des parlementaires " avec Pierre-Édouard du Cray en 2005. Extrait : 

" Notre Assemblée nationale a sans doute des points communs avec beaucoup de ses consoeurs européennes : masculine, âgée, instruite etélitiste, elle est peu en prise avec les réalités économiques courantes et lemonde du travail. Mais notre représentation parlementaire cultive une spécificité probablement unique : une seule et même catégorie socioprofessionnelle occupe plus de la moitié des 577 sièges du Palais-Bourbon.Cette caste majoritaire est celle des fonctionnaires au sens large, c’est-à-dire les personnes payées sur fonds publics. Un tel constat ne surprend pas vraiment, mais la lecture des chiffres-clés de la représentation parlementaire est suffisamment édifiante pour nous faire reconsidérer le terme «représentation », qui s’applique fort mal à nos législateurs. Gestion parcimonieuse d’intérêts bien compris, préservation d’avantages statutaires, cooptation, réflexes corporatistes : rien ne manque à la parfaite panoplie d’un système oligarchique où les principaux décideurs politiques sont à la fois juges et parties. Conservatrice de ses propres privilèges, notre élite s’avère également prédatrice, lorsque les richesses créées par la France du travail aiguisent les appétits. La France du fonctionnariat ne marche cependant pas seule contre tous dans sa croisade pour un Etat omnipotentet omniprésent : elle sait s’adjoindre, parmi les forces vives, des alliés qui préfèrent composer avec elle plutôt que de l’affronter. Ce système oligarchique composite survit au détriment des contribuables, puisque d’alternance en alternance, personne encore n’a su ou voulu endiguer l’accroissement continue de la puissance publique et de la pression fiscale confiscatoire qui l’accompagne."

" Qui est réellement corrompu : l'électeur ou l'homme politique ? " avec Mariya Georgieva en 2007. Extrait : 

" Corruption des élus : jusqu’à quand le crime paie-t-il ? Corruption des élus : jusqu’à quand le crime paie-t-il ? Bertrand Lemennicier, professeur à l’université Paris II, et Mariya Georgieva, étudiante en master 1 à cette même université, ont étudié les cas de 414 hommes politiques mêlés depuis les années quatre-vingt à des affaires de corruption. Ces élus ont commis des délits, constatent-ils, après avoir rationnellement calculé que les risques pris étaient inférieurs aux bénéfices attendus, en particulier parce qu’en cas de condamnation, ils sont néanmoins réélus. D’où la question gênante que posent les auteurs : les électeurs eux-mêmes ne sont-ils pas à la source de lacorruption ? Pour en supprimer les causes il faut faire en sorte que le crime ne paie plus, non seulement en augmentant la probabilité pour les élus d’être pris et punis plus sévèrement, mais en les rendant inéligibles à vie et en limitant leur pouvoir de distribuer à leur clientèle électorale prébendes et privilèges ! " 

Il était intervenu en tant qu'expert, lors du 20e Rendez-Vous Parlementaire du Contribuable, organisé par notre association à l'Assemblée nationale, en 2008. Ce Rendez-Vous présidé par le député des Pyrénées orientales, Daniel Mach, avait pour thème " La moralisation de la vie politique ".

Notons aussi la participation de Bertrand Lemennicier à un débat sur les minimas sociaux face au philosophe Philipe Némo. Un débat organisé par Contribuables Associés en 2010.

 

Publié le mardi, 17 décembre 2019

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