Les alchimistes transformaient le plomb en or. L’État français est parvenu à l’effet inverse. Fleuron industriel tricolore, EDF est aujourd’hui confronté à une déroute financière.
Deux chiffres la résument : en 2022, le fournisseur d’électricité a affiché une perte de 17,9 milliards d'euros et une dette de 64 milliards d’euros.
Contraint de financer une partie du « bouclier tarifaire », EDF, dont l’État détient près de 96% du capital social (2023), a aussi vu l’exercice 2022 entaché par différents facteurs, à commencer par le manque de disponibilité du parc nucléaire.
Certains experts contestent le bien-fondé des arrêts de production au nom de « corrosions sous contraintes » (jusqu’à 26 réacteurs nucléaires sur 56 à l’arrêt).
Elles ont eu pour effet de ramener la production nucléaire 2022 au même niveau qu’en 1988 avec 279 TWh produits (contre 430 TWh en 2005).
Autres facteurs, pénalisants, des épisodes de sécheresse ont affaibli la production d’énergie hydraulique alors que l’absence de vent faisait chuter le rendement de l’éolien.
La situation est si compromise qu’une commission d’enquête a été créée par l’Assemblée nationale en octobre 2022.
Présidée par Raphaël Schellenberger (LR), elle a pour objectif d’identifier les causes de la « perte de souveraineté » qu’occasionnent les problèmes de production et d’approvisionnement électrique.
Si les conclusions de cette enquête parlementaire sont attendus pour le mois d’avril 2023, ses déductions sont largement anticipées par certains députés.
Pour Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, la situation n’a cessé de se dégrader depuis que l’État a sacrifié l’atome sur l’autel du renouvelable.
Le député d’Eure-et-Loir, pointe François Hollande et son engagement de réduire la production d’électricité nucléaire de 75 % à 50 % d’ici 2025 comme principal artisan de cette débâcle :
« Nous avons une technologie en or, qui nous assurait une énergie propre et bon marché, nous l’avons sacrifiée au nom d’un accord électoral Parti socialiste - Les Verts en 2011 », déclarait-il récemment dans les colonnes du Figaro.
Né en 1946, EDF reste le fournisseur principal des Français du fait de son ancienneté, mais la dérégulation du marché imposée par Bruxelles l’a fragilisé au fil des ans.
Parmi les différentes contraintes européennes, l’accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) est la plus fréquemment citée.
Sans entrer dans le détail de ce mécanisme compliqué, il faut retenir qu’il impose à EDF de fournir jusqu’à 120 TWh d’électricité produite par le parc nucléaire à ses concurrents français au prix de 46,20 euros le mégawattheure (MWH) alors qu’il est monté à 1 000 euros (contre 85 euros en 2021) au plus fort de la crise ukrainienne !
Selon un rapport de la Cour des comptes, ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021. Durant l’hiver 2022/2023, le groupe a même dû acheter de l'électricité sur les marchés à prix d’or.
Alors que l’État, actionnaire majoritaire contraignait le groupe à brader plus d'électricité aux fournisseurs alternatifs pour limiter la hausse des prix de détail !
D’après Pierre Gadonneix, ancien PDG d’EDF, l’Arenh est une «pilule empoisonnée ». Elle oblige le groupe à vendre ¼ de sa production au prix coûtant à des fournisseurs alternatifs qui la lui revendent parfois plus cher qu’ils ne l’ont achetée !
Même point de vue de Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF démis de ses fonctions peu après avoir rappelé à l’État sa responsabilité dans le saccage de la filière nucléaire. Selon lui, les fournisseurs alternatifs sont venus « parasiter » le système.
Un autre ancien PDG d’EDF, dont Henri Proglio, a dénoncé la complaisance avec laquelle la France a cédé aux injonctions d’autorités allemandes « obsédées » par la désintégration d’EDF depuis une trentaine d’années.
Dans un livre baptisé Nucléaire, les vérités cachées, Fabien Bouglé, expert en politique énergétique interrogé par le journaliste Dimitri Pavlenko, documente la « terrible offensive » que l'Allemagne mène sans répit pour détruire le fournisseur français.
La crise énergétique qu’a traversée l’Europe a remis la construction d’un nouveau parc (EPR 2) sur le devant de la scène. Il mettra au bas mot une dizaine d’années avant de sortir de terre.
D’ici là, ce sont les contribuables qui financeront la restauration du parc existant, la construction du nouveau et les malfaçons endémiques du parc EPR actuel.
Sans compter le développement d’un renouvelable, hideux et dont le bilan carbone (construction, recyclage, etc.) est plus lourd que celui de la production nucléaire, totalement décarbonée.
A lire : EDF : un scandale de plus pour les épargnants et les contribuables
C'est en lisant le commentaire de G.W qu'on voit à quel point les Allemands sont à côté de la plaque.
Résultat d'EDF, perte de 18 milliards d'€ : cela semble normal ?
Résultat de TOTAL, bénéfice de 19 milliards d'€ : c'est inadmissible !
Cherchez l'erreur chez ceux qui s'offusquent.
C'est en lisant le commentaire de G.W qu'on voit à quel point les Allemands sont à côté de la plaque.
Pourquoi EDF ne vend-y-il pas sa participation dans ses centrales nucléaires en Grande Bretagne pour éponger ses dettes ?
Voilà un réquisitoire pas trop militant et très clair. J'apprécie.a
Ca raconte quoi le charabia au-dessus ?
EDF ist ein Unternehmen, das für die Nutzung von Atomkraft wirbt. Sie muss kontrolliert oder besser abgebaut werden, um den Planeten zu retten.
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