L’organisation d’une campagne est le fruit d’un long travail en amont et nécessite beaucoup d’argent.
Afin de donner des chances équivalentes à tous les candidats, le système démocratique français est fondé sur le plafonnement des fonds engagés par chaque parti, et par le remboursement d’une partie des coûts de campagne, modulable suivant le pourcentage réalisé par le candidat : seuls 4,75% des frais de campagne sont remboursés en-dessous de 5% de suffrage, mais cela grimpe à 47,5% dès que les 5% symboliques sont franchis.
Puisque le plafond de dépenses s’élève cette année à 16,851 millions d’euros par candidat, cela signifie qu’ils reçoivent 800 423 euros en-dessous de 5%, et 8 millions d’euros au-dessus.
Traitement spécial pour les finalistes du second tour qui bénéficieront de 22,509 millions d’euros pour leur campagne.
Pour débuter, chaque candidat reçoit une enveloppe étatique de 153 000 euros.
Reste à compléter les millions manquant par des dons privés ou des emprunts aux banques.
Les dons privés ne peuvent excéder 4600 euros par personne, et seulement 150 euros s’ils sont versés en liquide.
Concernant les prêts bancaires, ceux-ci ne pourront plus être contractés dans des banques extérieures à l’Union européenne.
Toutes les recettes et les dépenses doivent être inscrites dans les comptes de campagne, et gare à ceux qui trichent !
Nicolas Sarkozy avait dépassé le plafond de 2,1% en 2012 ; résultat, il n’a pas reçu un kopeck.
Outre le remboursement d’une partie des frais de campagne, l’Etat prend à sa charge certains frais en totalité, tels que l’impression des professions de foi ou la diffusion des affiches sur les emplacements officiels.
Au bout du compte, le passage aux urnes coûtera à chaque électeur français 4,72 euros, soit près de 250 millions d’euros pour l’ensemble de la Nation.
Les élections sont de plus en plus chères chaque année : ils n’avaient déboursé que 4,22 euros en 2017, et le coût total s’élevait à 227,9 millions d’euros en 2012.
A l’origine de cette augmentation : le nombre élevé de candidats, l’inflation et l’augmentation de 5% du nombre d’électeurs.
Le coût de l’élection présidentielle ne concerne pas seulement l’organisation matérielle du scrutin et le remboursement d’une partie des frais de campagne : 69 millions sont ainsi consacrés au financement des partis politiques et 9 millions d’euros au budget de financement de la Commission des comptes de campagne.
Et puis il y a les frais qui ne sont pas inscrits au projet de loi de finance, ceux versés aux cabinets de conseil pour la bonne marche des élections.
Missionné par le cabinet du Premier ministre, le cabinet Sémaphore a ainsi perçu près de 300 000 euros pour « accompagner les préfectures » dans la distribution de tracts lors des campagnes présidentielles et législatives.
Comprenez : réaliser une carte des zones à risque dans la gestion des tracts et évaluer la distribution des plis à la fin de l’élection.
Là encore, on trouve un conflit d’intérêt avec le Président sortant Emmanuel Macron : le Président de Sémaphore, Pierre Ferracci, est un de ses proches, le même qui avait construit illégalement une villa en Corse et que la justice avait généreusement autorisé à conserver.
Mais ce n’est pas tout ! Dans la famille Ferracci, je demande… le fils : tiens, Marc Ferracci était le témoin de mariage d’Emmanuel Macron et dirigeait les experts d’En Marche lors de la campagne de 2017 sur la question du travail (surement pas de la déontologie) !
Continuons : dans la famille Ferracci, je demande… la bru : ça alors, Sophie Ferracci a été directrice du cabinet d’Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’économie !
La « République des copains » aura vraiment coûté cher aux contribuables jusqu’au bout…
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