Amélie Oudéa-Castéra : condamnée à la troisième place du podium [Portrait]

Écrit par Fabrice Durtal
Amélie Oudéa-Castéra © Innocent / Contribuables Associés

La ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques affirme que l’organisation des JO de Paris n’occasionnera ni coût caché, ni dérive budgétaire, ce qui ne convainc pas grand monde.

Article issu du Tous contribuables #31 " Jeux Olympiques. Plus vite, plus haut, plus cher !" (Juin-Août 2024).

C’est la ministre de tous les records. L’ancienne joueuse de tennis de haut niveau a battu le record de la plus courte durée en tant que ministre de l’Éducation nationale avec 26 jours de présence.

Chez cette ancienne élève de Sciences Po, tout marche par trois.

Mère de trois garçons, mariée à Frédéric Oudéa, ancien président de la Société générale impliqué dans l’affaire des Panama Papers, elle a été trois fois championne de France de tennis (catégories Jeunes) avant de devenir directrice générale de la Fédération, où elle gagnait un peu plus de 30 000 euros par mois.

Faut-il croire, Amelie Oudéa-Castéra, surnommée AOC ou « Tefal » après le tintamarre de casseroles déclenché par son passage rue de Grenelle, quand elle affirme que le coût des JO de Paris ne dépassera pas le budget prévu?

Mise en cause pour la scolarisation de ses enfants dans une des écoles les plus chics de Paris (le Collège Stanislas), AOC a toujours nié avoir menti… tout en concédant que la réalité lui « donnait tort ».

Des coûts sujets à caution

Le même constat pourrait s’imposer avec les JO. La ministre des Sports est trop avisée pour ignorer que les coûts de sécurité ont été sous-estimés.

Les fonctionnaires (policiers, gendarmes ou hospitaliers) mobilisés pour l’événement sont payés sur fonds publics. Jeux ou pas, ils auraient perçu leur traitement. Mais certains, dont les policiers, ont obtenu une prime JO de 1 900 euros.

Toutes catégories confondues, ces rallonges engloutiraient environ 500 millions d’euros.

Le coût de livraison des ouvrages olympiques est aussi sujet à caution.

Ou déjà à la dérive comme celui du Centre aquatique olympique (CAO) de Paris qui est passé de 70 à 175 millions d’euros et dont la rentabilité après JO inquiète.

« Moi, j'ai le truc, je sens les pipeaux, ouais les pipeaux, oh yeah, yeah » chante Aya Nakamura, la chanteuse qui pourrait inaugurer la cérémonie d'ouverture des Jeux.

« Le rythme et la vitalité »

Amélie Ouéda-Castéra soutient la candidature de l’artiste dont elle salue « le rythme » et « la vitalité ».

Pipeau ? Le budget des JO est une masse qui se déforme selon le périmètre qu’on retient.

On distingue trois blocs : le fonctionnement du comité d’organisation présidé par Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, la construction d’équipements sportifs et celle des infrastructures non dédiées au JO, deux blocs où les dérapages budgétaires sont généralement larges comme l’Atlantique.

L’enveloppe totale des JO (fonds publics et privés) frôle les 9 milliards d’euros et certains experts s’attendent à ce qu’elle grimpe encore.

Le contribuable, à qui l’on vantait des jeux financés à 100% par le privé, en sera de sa poche.

Amélie Ouéda-Castéra n’a pu ignorer les avertissements de la Cour des comptes :

« On ne connaît pas encore le coût des JO », mais ils devraient « coûter entre 3, 4, 5 milliards », indiquait au printemps Pierre Moscovici, numéro 1 de cette instance.

Évoquant ce dérapage, le président de la Cour des comptes s’est longtemps cramponné au chiffre de 3 milliards d’euros.

En conformité avec le nombre du destin d’Amélie Oudéa-Castéra qui fut aussi battue au 3e tour de Roland-Garros en… 1993.

Tous contribuables #31 " Jeux Olympiques. Plus vite, plus haut, plus cher !" (Juin-Août 2024)

tc31 une jo

Publié le jeudi, 04 juillet 2024

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