3 159,7 milliards d'euros : la dette publique de la France prend la dimension d’un trou noir

Écrit par Jean-Baptiste Leon

Entre janvier et mars, la dette publique française s’est encore alourdie de 58,3 milliards d'euros pour atteindre 3 159,7 milliards d'euros, indique l’Insee.

Quand on est au fond d’un trou, on peut toujours continuer à creuser. C’est ce qu’a fait Bruno Le Maire, ministre des Finances. Un vrai mineur de "fonds" !

Alors que l’état pitoyable des finances publiques a valu à la France une dégradation de sa notation par S&P Global Ratings fin mai, l’État a continué à s’endetter au 1er trimestre 2024.

La dette publique a progressé de 44,4 milliards d’euros. Une dégradation surtout due à l'émission de titres négociables (titres financiers représentant chacun un droit de créance, en l’occurrence sur l’État) pour une durée déterminée ; l’encours des titres de long terme augmente de 35,2 milliards d’euros.

Selon l’Insee, la dette publique française atteint dorénavant 110,7% du PIB, contre 109,9% à la fin de 2023.

Les administrations de sécurité sociale (hôpitaux, Sécu, régimes de retraite complémentaires, etc.) ont aussi contribué au creusement de la dette.

Près de 13 milliards d’euros ont été levés essentiellement via l’émission de titres négociables à court terme.

Enfin, le passif des administrations publiques locales a légèrement augmenté (+ 0,8 milliard d’euros), indique l’Insee.

Cette dérive a été provoquée par divers organismes locaux, dont Île-de-France Mobilités et la Société des Grands Projets (le Grand Paris), alors que la dette des organismes divers d’administration centrale (agences d’État, etc.) reste plate, souligne l’Insee.

Tous postes cumulés, l’arriéré tricolore a augmenté de 58,3 milliards d'euros entre janvier et mars. Il atteint 3 159,7 milliards d'euros, a calculé l’Insee.

Pour trouver un excédent : il faut prendre une machine à remonter le temps. Le dernier excédent budgétaire français remonte à 1974.

Avant l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, début juin, le gouvernement prévoyait un effort budgétaire de 20 milliards en 2024, puis encore 20 milliards en 2025 pour ramener le déficit public sous le seuil européen de 3% du PIB.

Plus le temps passe et plus cet objectif paraît chimérique alors que la Commission européenne a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs contre 7 pays, dont la France.

Publié le lundi, 01 juillet 2024

12 Commentaires

  • Lien vers le commentaire charivari mercredi, 03 juillet 2024 Posté par charivari

    Je partage votre constat à 100%.

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  • Lien vers le commentaire jamas mardi, 02 juillet 2024 Posté par jamas

    B. Le Maire a réussi le tour de force de se faire passer pour un bon gestionnaire des finances publiques, alors que dans la réalité personne n'a plus que lui augmenté complètement irresponsablement nos dettes publiques (+ 1000 milliards en 7 ans, toutes puissances publiques confondues avec l'état largement en tête dans la fuite en avant).
    Il faut souvent se méfier des parangons de vertus. Ce sont souvent ceux qui transgressent le plus leurs propres leçons de bonne conduite !

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