La chaire « Mutations, Anticipations et Innovations » de l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Paris a publié en 2014 une étude sur le financement des syndicats. Un enseignement : les syndicats les plus riches sont aussi les plus subventionnés par vos impôts.
Réalisée en partenariat avec le cabinet d’audit-conseil Audisol, cette étude intitulée « La transparence financière des organisations syndicales et patronales » est une première en France.
Et pour cause : ce n’est que depuis 2008 que les syndicats sont tenus de publier leurs comptes, et encore, comme le notent les auteurs de l’étude, ces comptes sont-ils incomplets.
Il restait donc à analyser lesdits comptes, et on peut s’étonner du peu de médiatisation reçu par l’enquête des universitaires, alors que l’on est en pleine « Affaire Lepaon ».
Le fait le plus frappant est sans doute la dépendance des centrales syndicales aux subventions publiques (notamment liées à la formation professionnelle). Si la CFDT ne reçoit « que » 22 % de son budget en subventions, ce taux atteint 81 % pour la CGPME, qui organisait pourtant cette semaine une mobilisation antifiscale ! Un taux plus faible mais s’élevant toujours à 34 % pour le Medef, lui aussi virulent sur les impôts ces derniers temps. En matière de subventions comme en bien d’autres, le patronat français est une extension de l’État.
Notons aussi les taux élevés de subventions à la CFTC (73 %), Force Ouvrière (63 %), la CFE-CGC (58 %) la CGT (54 %), Solidaires, l’UNSA (tous deux 47 %) et l’UPA (43 %) :
À noter que le détail des subventions n’a pas été communiqué par les centrales syndicales. Ces taux ne comptabilisent pas le coût pour les entreprises et administrations des salariés affectés, à temps plein ou partiel, aux syndicats. Il s’agit pourtant bien de subventions, même si elles sont indirectes :
Dans ces conditions, le taux de cotisation par rapport aux ressources est symétriquement faible. Entre seulement 8 % pour la CGPME, qui peine à recruter des entrepreneurs de petites et moyennes entreprises, et 63 % pour le Medef. Entre les deux, Solidaires reçoit 48 % de ses ressources en cotisations, la CFDT 47 %, la CGT et la CFE-CGC 34 %, l’UPA 33 %, l’UNSA 29 %, Force Ouvrière 19 % et la CFTC 13 %.
Le plus frappant est que les syndicats les plus vertueux, ceux qui dépendent le moins des subventions, sont ceux dont la santé financière est la plus précaire. La CFDT, dont les principales ressources proviennent des cotisations de ses membres, n’a que 9 mois de trésorerie d’avance, tandis que la CGT en a 16.
Il y a donc une réelle incitation pour les syndicats à continuer à dépendre de l’argent de vos impôts. Plus ils en dépendent, plus ils s’enrichissent, et inversement.
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !