Les amendes routières font les choux gras de l’État
Écrit par Henri Dumaine
@sdecoret/Shutterstock
Selon un rapport de la Cour des comptes, le montant des amendes routières a progressé de 8% en 2023, retrouvant ainsi le niveau atteint en 2017, avant la crise sanitaire.
La nuit, les routes françaises sont souvent éclairées. Pas par l’éclairage public, souvent inexistant, mais à cause du crépitement des radars automatiques, presque aussi nombreux que les bornes kilométriques.
Un récent rapport de la Cour des comptes révèle que les recettes tirées des amendes routières ont progressé de 8% l’année dernière pour atteindre 1,931 milliard d’euros, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2017.
Cet effet tirelire résulte principalement des performances de radars automatiques, toujours plus nombreux.
Selon la Sécurité routière, on recensait déjà un parc de 4 447 appareils automatisés en 2022, dont 2 523 radars fixes, 611 radars fixes de franchissement (feu rouge ou passage à niveau), 472 voitures-radars, 501 radars « débarquables » (type « lunette hibou ») et 340 radars déplaçables de type radars autonomes.
En 2023, le nombre de ces mouchards a encore progressé de 131 unités, notamment avec la multiplication des radars chantiers, des radars tourelles et l’apparition de radars « discriminants » (qui font la différence entre plusieurs types de véhicules).
Seul élément de nature à mettre un peu de baume au cœur des automobilistes, le nombre de voitures radars, dont le coût de maintenance est élevé, s’est un peu tassé en 2023 (-11).
Le parc automatisé représente à lui seul 50% des amendes réclamées aux automobilistes.
La hausse de rendement constatée en 2023 provient surtout de la progression des amendes forfaitaires radars non majorées (+ 5,7%). Si le détail de ces amendes n'est pas précisé, on peut imaginer que les excès de vitesse y contribuent grandement.
Plus globalement, « l’augmentation du montant des recettes des amendes forfaitaires hors radars et amendes forfaitaires majorées est estimée à près de 10 % (…) », précise la Cour des comptes.
Amendes routières : où passe l'argent ?
Le rapport des magistrats financiers souligne une nouvelle fois que le périmètre du compte d’affectation spécial (CAS) baptisé « Contrôle de la circulation et du stationnement routiers » manque de lisibilité.
Le CAS a été créé en 2006 afin de rendre lisible l’usage fait des recettes des amendes issues de la verbalisation par radar avant redistribution.
Ses principaux bénéficiaires sont la délégation à la sécurité́ routière, les collectivités locales et l’État.
La Cour relève notamment que cette gare de triage qui devait agréger l’ensemble des amendes routières ne reçoit que 85% du total et, pire, que certaines dépenses imputées sur cette cagnotte géante n’ont aucun lien avec la sécurité routière.
« L’architecture du CAS, complexe, manque de visibilité » et « ne répond plus aux objectifs qui ont justifié sa création, ni aux règles de la LOLF », indique la Cour.
Depuis 2020, l’institution de la rue Cambon réclame de supprimer le CAS et de présenter l’ensemble des dépenses de sécurité routière et des recettes issues des amendes de circulation dans une annexe budgétaire unique.
8 Commentaires
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vendredi, 17 mai 2024
Posté par Fabou
Lecoq vous avez raison, trop de conducteurs sont irrespectueux sur les routes, mais il faut quand même se dire que le système n'est pas fait pour la sécurité mais pour piéger et remplir le tiroir-caisse. j'ai entendu une émission à la radio où des usagers de la routes témoignaient de situations ubuesques. Une dame disait qu'elle emprunte chaque jour une route départementale qui à un moment change de département et même de région, d'un coup, sans que relief de la route ne change, la vitesse passe de 90 à 70 km/h et bien entendu c'est là qu'il y a un radar en pleine ligne droite mais bien caché. Ce cas n'est pas unique, il y en a plein. J'ai été personnellement flashé sur une départementale qui traverse une petite commune. La vitesse était de 50 km/h dans la commune, ce qui est normal, mais en sortant de la zone habitée, il y a une zone sans aucune construction pendant environ 1 km et le panneau de sortie de la commune se trouve là, avec un radar quelques dizaines de mètres avant. Comme la plupart des gens qui passent là et ne sont pas du coin, je me suis fait avoir, je pensait être sorti de la commune.
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jeudi, 16 mai 2024
Posté par Leclercq
Pouvez vous nous dire à qui appartient la société qui gère les fonds? J'avais cru comprendre qu'un membre de la famille d'un ministre en était le responsable.
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jeudi, 16 mai 2024
Posté par H.
Est-ce que cette débauche de moyens a pour corollaire une baisse substantielle du nombre d'accidents et de morts sur les routes ? Après tout, c'est ce qui motive ce déploiement ?
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jeudi, 16 mai 2024
Posté par Lecoq
Tant que les conducteurs n auront pas compris qu' il faut respecter le code de la route les caisses de l état se serons gagnantes
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jeudi, 16 mai 2024
Posté par Tholas
L’objectif n’est visiblement pas la sécurité routière quand on voit les emplacements des radars qui ne sont que des pièges à fric. Les automobilistes sont des vaches à lait
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mercredi, 15 mai 2024
Posté par fabou
Il faut bien payer le train de vie dispendieux de nos élus et hommes politiques ! Le pire n'est pas la verbalisation automatique, c'est la façon dont elle est utilisée par l'état. Des changements de limitations de vitesses intempestifs qui finissent par prendre en défaut des automobilistes qui ne s'y retrouvent plus; Vers chez moi il y a sur une nationale 4 changements de vitesses en 1.5 km !!! 50, 90, 70, 50 !! Tout est fait pour piéger pas pour la sécurité. Idem sur une portion d'autoroute d'environ 10 kilomètres, 3 voies limitées à 90 km/h et 3 radars accrochés à un pont qui mitraillent comme des spots de boite de nuit.
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mardi, 07 mai 2024
Posté par Aubaud
Si ces sommes servaient à entretenir le réseau routier, cela aurait un effet positif sur la sécurité.
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jeudi, 02 mai 2024
Posté par baas
Il ne faut pas parler des sécurité routière, mais de sécurité rentière...
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